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Vous ne serez probablement pas surpris si nous vous disons qu'il existe encore bien des aubaines parmi les financières aux États-Unis. La crise ayant balayé bon nombre d'entre elles, le prix des ''survivantes'' ainsi que le prix de celles qui ont bénéficié de la crise ont été affectés. Lorsqu'un domaine se trouve en défaveur, on peut plus facilement dénicher des titres attrayants puisque ces derniers sont influencés par la mauvaise presse, le scepticisme et le pessimisme.
Les petites banques américaines demeurent encore des investissements très intéressants pour plusieurs d'entre elles. Dans un tel contexte où les taux d'intérêts affichent des niveaux historiquement très bas, nous devons nous demander quel serait l'impact d'une hausse des taux d'intérêts.
Présentement, les banques bénéficient d'un coût de financement frisant le ridicule. Prenons une gigantesque banque afin d'illustrer ce propos. Wells Fargo a payé un coût moyen de 0,61% sur ses dépôts qui s'élèvent à 1,1 billion de dollars en 2011. Ce pourcentage inclut les intérêts payés sur la dette à long terme. Sans cette dernière, ce taux ne serait que de 0,35%.
Actuellement, les banques peuvent difficilement charger des taux élevés pour leurs prêts, et c'est pourquoi nous devons regarder l'écart entre les revenus générés sur leurs actifs et les intérêts payés sur leurs dépôts et dettes afin de déterminer si elles dégagent une profitabilité intéressante. Comme on peut s'y en attendre, beaucoup de clients font fi des intérêts qu'ils pourraient gagner en sélectionnant des échéances éloignées sur leurs épargnes. Par exemple, on obtient un bien meilleur taux pour un certificat de placement garanti de 5 ans que dans un compte d'épargne pour lequel les avoirs peuvent être retirés en tout temps.
Comme les taux demeurent peu alléchants, beaucoup d'épargnants optent pour un compte sans intérêts, préférant attendre que les taux montent avant de commettre leur argent à plus long terme. Par conséquent, advenant une hausse des taux, on peut prévoir d'importants transferts monétaires vers les dépôts offrant des échéances plus éloignées. Donc, le coût des intérêts devrait grimper pour les banques.
Heureusement, beaucoup d'entre elles ont prévu le coup, et ont délibérément favorisé les prêts à taux variables au détriment des prêts à taux fixes. Parfois, la demande pour les taux fixes de la part des emprunteurs forcera la banque à offrir ce genre de prêt. Toutefois, on peut facilement rééquilibrer le portefeuille de prêts selon la pondération voulue en revendant sur le marché secondaire tous les prêts fixes indésirables. Ainsi, en cas de hausse des taux, beaucoup d'institutions financières verront leurs revenus augmenter au même rythme (et même parfois plus rapidement) que le coût de leurs dépôts. Le président de US Bancorp, Richard Davis, a même récemment déclaré qu'il souhaitait que la situation ne perdure pas jusqu'à la fin de 2014. Des taux trop bas pendant longtemps ne constituent pas un élément favorable aux banques à son avis.
Bien sûr, en cas de ''très'' fortes hausses des taux d'intérêts, on peut difficilement en prévoir les conséquences. Plusieurs emprunteurs pourraient se retrouver dans l'incapacité d'effectuer leurs paiements. Donc, une hausse de taux sera favorable dans la mesure où elle demeure raisonnable et qu'elle se poursuit graduellement.
Au Canada, le scénario s'avère fort différent. La moindre hausse de taux constitue un risque important, étant donné l'endettement important des ménages. Comme il semble que bien des canadiens ne croient pas qu'une récession soit sur le point de se produire, leurs habitudes de consommation restent inchangées et leur situation financière demeure sensible au moindre revirement économique.