BLOGUE.
La prochaine fois que l'on vous demandera de donner généreusement à un organisme de charité, nous avons l'objection parfaite pour que vous conserviez vos sous. Il suffit de dire : ''donner de l'argent à un organisme crée de grosses déductions fiscales qui privent notre gouvernement d'un certain revenu''.
C'est l'une des raisons évoquées par Carlos Slim Helu, l'homme le plus riche du monde (avec une fortune estimée à plus de 53G$ en 2010), pour ne pas répondre à l'appel de MM. Buffett et Gates. Il mentionna également que donner de l'argent ne constitue pas la meilleure option pour venir en aide aux plus démunis. On doit plutôt aider à combattre la pauvreté.
Nous devons avouer que nous saisissons mal son explication. Tout d'abord, Warren Buffett demande aux riches de se départir d'au moins 50% de leur fortune de leur vivant ou au décès. Une fois mort, une personne ne peut s'attarder à l'élimination de la pauvreté. L'idée de M. Buffett consiste à éviter les gros héritages, qui créent des empires qui se perpétuent. Les enfants qui sont nés d'une personne riche ne devraient pas bénéficier d'un traitement de faveur du seul fait de leur naissance. On pourrait effectuer le rapprochement entre les héritiers d'un roi, au moyen âge, qui s'emparaient du pouvoir sans avoir été élus par le peuple.
Nous croyons cependant comprendre pourquoi M. Helu préfère garder la fortune au sein de la famille. Son fils gère une partie de son empire. Ce dernier comprend, entre autres, 49% des parts de l'entreprise Telmex qui à son tour détient 90% des lignes téléphoniques fixes du Mexique, et sa croissance devrait se poursuivre dans d'autres pays. Si la moitié de la fortune de M. Helu devait être généreusement donnée à son décès, il serait peut-être difficile pour son fils de garder le contrôle de certains actifs.
Les impôts aux décès peuvent bien sûr tronquer une partie de cet empire, mais nul doute qu'il existe bien des échappatoires possibles lorsqu'une bonne planification fiscale est mise en place. Par conséquent, il est bien triste de savoir que l'homme le plus riche de la planète ne joindra pas le rang des donateurs milliardaires tel qu'espéré par M. Buffett. Quant à l'argument de M. Helu à l'effet que les crédits d'impôts pour donations aux oeuvres de charité diminuent les revenus de l'état, nous avons la solution parfaite : il suffit tout simplement de ne pas joindre le feuillet du crédit d'impôts lors de la préparation du rapport fiscal!
P.S.: Nous sommes convaincus que M. Helu donne régulièrement afin d'aider les plus démunis. Cependant, on peut constater combien il peut s'avérer difficile de se départir d'une partie importante de sa fortune...même au décès!