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Il y a un mois de cela, nous avons discuté des titres chinois qui se transigent sur nos bourses sur notre blogue (pour voir l'article). Plusieurs raisons expliquent pourquoi certaines entreprises chinoises choisissent de faire des prises de contrôle inversées en Amérique. Les critères pour se conformer sont forts différents. En utilisant ce procédé, il s'avère facile pour des gens malintentionnés de camoufler certaines informations,
Qu'est-ce qu'une prise de contrôle inversée au juste? Il s'agit simplement d'une acquisition exécutée par une compagnie X pour avaler Y. Cependant, Y se fait octroyer des actions en échange. La quantité d'actions émises à Y est tellement élevée que Y devient le principal actionnaire de X. Par conséquent, bien que X constitue la société qui fait l'acquisition, c'est plutôt l'inverse qui se produit. C'est pourquoi on appelle cette transaction une prise de contrôle ''inversée''. Ce procédé est très prisé par les entreprises qui souhaitent se lancer en bourse, puisqu'il n'est point nécessaire de mettre en place un appel à l'épargne auprès du public. Les sociétés qui sont assujetties à cette prise de contrôle (sociétés X) sont souvent des entreprises en mutation ou spécialement créées à cet effet. Parfois, il peut s'agir d'une entreprise dont les activités ont été abandonnées, faute de rentabilité. On se retrouve donc avec une simple entité inscrite en bourse, constituant une candidate parfaite pour une prise de contrôle. Une compagnie chinoise peut donc se servir de ces entreprises afin d'accéder à nos marchés.
Hank Greenberg, un gestionnaire réputé aux États-Unis, maudit le jour où il a acquis des actions de China MediaExpress Holdings Inc (CCME-Q, pour plus d'infos, cliquer ici). Il avait investi 13,5 millions de dollars dans ce titre le 12 octobre 2010. Le 11 mars dernier, la négociation du titre a été suspendue. Trois jours plus tard, le vérificateur Deloitte Touche Tohmatsu démissionna. Plusieurs irrégularités comptables figureraient dans les états financiers. Certains chiffres auraient été artificiellement gonflés. China MediaExpress oeuvre pourtant dans un domaine que nous considérons simple à comprendre : par l'entremise de 34 000 téléviseurs digitaux installés dans 16 000 autobus, elle vend de la publicité. La lecture rapide des états financiers laisse difficilement entrevoir des anomalies.*
Cette histoire entraînera peut-être l'investigation d'autres titres chinois cotés sur nos bourses. À suivre.
Article de référence (en anglais) : http://www.bloomberg.com/news/2011-03-21/greenberg-s-starr-sues-china-mediaexpress-alleging-fraud.html?cmpid=yhoo
*P.S.: En révisant ces états financiers, on peut remarquer que le rendement sur le capital est nettement exagéré! Si les chiffres disent vrai, cette entreprise est plus rentable qu'Apple!