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Herbert Crockett, 75 ans, est un investisseur fort déçu. En 2005, il avait acquis un luxueux condo à Toronto, dans l'espoir de générer d'intéressants profits par le biais de la location. L'ambitieux projet était appuyé par la Trump Organization, dirigée par le célèbre milliardaire Donald Trump.
''J'avais misé sur la réputation de Trump'', déclara M. Crockett. En 2005, lui et de nombreux autres investisseurs ont assisté à une présentation qui vantait les mérites du marché immobilier à Toronto. Selon les projections affichées, son investissement pouvait rapporter jusqu'à 27% par année.
Or, la suite des événements ne s'est pas du tout déroulée comme prévue. Le condo de M. Crockett se loue environ le quart du temps seulement. Après avoir payé plus de 900 000$ pour son unité, il se retrouve avec l'obligation de débourser 7000$ par mois afin d'éponger l'énorme déficit causé par la quasi absence de loyers. Voilà que M. Crockett poursuit la Trump Organization ainsi que le développeur dans l'espoir de récupérer ses sous.
Toutefois, quelques problèmes se posent. La Trump Organization ne fait que gérer l'hôtel ainsi que permettre l'utilisation de la réputation de M. Trump pour en faire la promotion. En outre, c'est le développeur, la société Talon International Development, qui été visé lors d'une récente enquête à ce sujet, et la Ontario Securities Commission a décidé finalement de ne pas sévir contre elle.
Bref, M. Trump était présent à la cérémonie d'ouverture de l'hôtel, et ce dernier porte son nom (The Trump Toronto). Néanmoins, il n'est pas réputé avoir fait la promotion ou la vente auprès d'investisseurs. Or, il apparaît évident que les personnes approchées ont été influencées par le succès du célèbre milliardaire en affaires.
Les investisseurs auraient-ils dû voir venir le coup? Tout d'abord, un rendement de 27% nous semble totalement démesuré. Une première question doit être soulevée quant à la réalisation possible de ce genre de profits. La deuxième question toutefois comporte probablement la réponse à la première question. Si ce projet s'avère si intéressant, pourquoi se donner tout ce mal à le vendre auprès d'investisseurs? Qui assume le risque financier du projet?
La société de M. Trump gère l'hôtel. Il s'agit donc d'un revenu garanti. Bon an, mal an, on récolte des revenus sans risquer de perdre des capitaux investis. Nous avons personnellement souvent assisté à ce genre de structure. Pour un entrepreneur, tirer un revenu de cette nature constitue un avantage indéniable.
Nous savons que M. Trump jouit d'une valeur nette très élevée. Le coût total de l'hôtel se situa à environ 500M$. Avec le financement, la mise de fonds constituait un montant plutôt modeste pour lui. Donc, la question à se poser s'avère : si c'est si bon que cela, pourquoi l'offrir aux autres au lieu d'en bénéficier soi-même?
Cette simple question peut aider un grand nombre d'investisseurs. M. Trump ne détenait qu'une participation modeste dans le projet. Lorsque l'on nous offre une opportunité extraordinaire, on doit toujours chercher à obtenir une excellente raison si le promoteur ou la personne à qui le projet est associé ne fait pas partie des heureux élus!
Bonne année à tous nos lecteurs!