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Il y a quelques semaines, on entendait souvent parler de David Sokol, qui fût au coeur d'un petit scandale chez Berkshire Hathaway. Après avoir acheté des actions de Lubrizol Corp, il discuta avec Warren Buffett pour sonder son intérêt pour une telle compagnie. Un peu plus tard, Berkshire Hathaway a procédé à une offre pour acquérir toutes les actions, ce qui occasionna un gain d'environ 3M$ pour M. Sokol. Les autorités, ainsi que les actionnaires de Berkshire, ont remis en question son intégrité dans cette affaire. Finalement, Warren Buffett lui-même a reconnu que son ex-dirigeant (M. Sokol a démissionné au mois de mars) n'avait pas agi selon les règles internes de Berkshire.
Depuis fort longtemps, M. Sokol était considéré comme un possible successeur de M. Buffett, concernant les opérations de l'entreprise. À n'en point douter, il possède des qualités en tant que dirigeant que beaucoup de gens doivent envier. Il a contribué à la grande amélioration des filiales Johns Manville et NetJets ces dernières années. Pendant longtemps, il a été à la tête d'une importante filiale : la MidAmerican Energy. Bref, le fait qu'il ait déclaré, en tentant de justifier sa démission, qu'il souhaitait posséder son propre mini-Berkshire devrait attirer l'attention de tout investisseur sérieux.
Il est certain que sur le plan éthique, quelques questions restent sans réponses. En tant qu'investisseur, l'intégrité d'un dirigeant constitue un point crucial. Cependant, nous-mêmes nous n'investissons pas uniquement dans des entreprises dont les dirigeants sont sans reproches. Parfois, le prix d'un titre en bourse devient si attrayant que l'on peut y trouver une certaine marge de sécurité malgré certaines imperfections chez les gens qui sont à la tête de l'entreprise.
Nous avons discuté dans un blogue précédent (voir blogue) de l'important investissement de David Sokol dans la petite banque Middleburg Financial (MBRG-Q, pour en savoir plus). Au moment où bien des gens ont appris que M. Sokol détenait une importante participation dans cette banque, le titre explosa subitement, pour ensuite redescendre comme si de rien n'était. Cependant, M. Sokol continue d'acheter, tel que vous pourrez le constater dans le lien suivant : achats d'initiés chez MBRG.
Est-ce que M. Sokol prévoit acheter assez d'actions pour faire de Middleburg son futur véhicule afin de le transformer en un conglomérat? Ou s'agit-il tout simplement d'un investissement qu'il affectionne tout particulièrement? Nous devons souligner que nous avons été actionnaires de cette banque pendant quelque temps. À 15$ l'action cependant, nous estimions que le titre pouvait encore s'avérer un choix intéressant, mais il existait de bien meilleurs idées ailleurs. Les derniers résultats de la banque ne sont pas mauvais, mais peu impressionnants. Il nous apparaît clair que les banques doivent composer avec un environnement financier difficile. C'est pourquoi nous mettons l'emphase sur l'évaluation. Le titre se transige actuellement un peu au-dessus de sa valeur au livre. Si nous pouvions bénéficier d'un escompte additionnel de 20%, nous serions un peu plus enthousiastes. Néanmoins, la persistance de M. Sokol à acquérir le titre nous amène à le surveiller de près. Une histoire à suivre.
P.S.: Les auteurs du site ''The Rational Walk'' ne pensent pas que Middleburg deviendra un mini-Berkshire. Pour les intéressés, veuillez cliquer pour lire l'article.