L’assureur AIG (NY., AIG) nous offre un titre qui se transige à un prix attrayant. Malgré une valeur nette tangible d’environ 59$ par action, on peut le saisir en ce moment à un coût inférieur. Il y a quelque temps, nous hésitions à détenir ce titre étant donné le litige qui avait lieu. Nous faisons référence à la poursuite de M. Greenberg, l’ex-dirigeant de la société. Suite aux commentaires du juge lorsque la décision fut rendue, nous avons été rassurés de constater qu’il estimait que sans le sauvetage du gouvernement, la société aurait fait banqueroute. Suite à cette constatation, aucune compensation ne fut versée. On peut se questionner quant à l’utilité d’un tel procès pour en venir à une telle conclusion, mais c’est maintenant chose du passé.
Un catalyseur important améliore passablement les perspectives d’un changement véritable dans la rentabilité de la société. Il s’agit de la venue de l’activiste Carl Icahn, dont un représentant siège maintenant sur le conseil d’administration. Soulignons qu’un autre gestionnaire d’envergure, John Paulson, a été nommé au conseil simultanément.
M. Icahn avait antérieurement proposé de séparer la société en fonctions de ses segments, ce qui a pu être utilisé comme élément de négociation pour se mériter une place de choix pour influencer les affaires de l’assureur. Suite à ces pressions, la société a annoncé un généreux retour de capital à ses actionnaires : 25G$US sur deux ans, composés de rachats d’actions et de versements de dividendes.
L'action ou le bon de souscription?
L'action ou le bon de souscription?
Il y a quelques temps, nous avons comparé les actions de l’assureur avec les bons de souscriptions (NY., AIG-WT) disponibles en Bourse, dans cet article. À l’époque, nous ne connaissions pas le montant des dividendes qui seraient versés dans le futur. Comme celui-ci surpasse maintenant le seuil fixé pour un ajustement des bons (afin d’éviter la dilution), nous avons refait nos calculs, et nous les trouvons particulièrement attrayants. Aux fins de ces calculs, nous utilisons un prix de 17,10$ pour les bons, et 53,71$ pour les actions. Pour ceux qui ne désirent pas connaître les détails, nous résumons la situation ainsi : vous bénéficiez d’un levier de prêt de 5 fois votre mise, à un coût équivalent de 3,8% d’intérêts par an, avec l’assurance de ne jamais perdre plus de 17,10$ par action au total si les actions de la société s’effondraient.
Le prix d’exercice se situe à 44,73$, et la date d’échéance demeure le 19 janvier 2021, correspondant à une présente échéance de 4,8 ans. Si nous ajoutons la prime des bons au prix d’exercice, nous obtenons 61,83$. La partie de la prime représentant le «temps» qui reste à courir s’établit à 8,12$ (61,83$ - 53,71$). Par conséquent, c’est comme si vous empruntiez 44,73$ par action pendant près de 5 ans, avec un coût total de 8,12$ en intérêts. Les 8,98$ qui restent sur le prix du bon correspondent à votre mise de fonds. Vous profitez donc d’un effet levier intéressant de près de 5 fois (prendre note qu'étant donné la partie «temps» que vous devez débourser dès maintenant, le levier résultant oscille plutôt autour de 3 fois).
Nous prenons normalement en compte les dividendes versés sur les actions ordinaires, car ceux-ci ne sont pas distribués aux détenteurs des bons. Par conséquent, les dividendes augmentent le coût du levier de cette stratégie. Nous avons cependant été heureux de constater que les provisions anti-dilution prévues par la société semblent couvrir l’ensemble de ces dividendes. En effet, le prix d’exercice a été réduit, passant de 45$ à 44,73$, s’étalent sur deux ajustements. Les détenteurs de ces bons bénéficient également d’un deuxième ajustement : le nombre d’actions pour la conversion est également haussé. Il passa de 1,000x à 1,002x en décembre dernier, et de 1,002x à 1,006x la semaine passée. Les formules utilisées sont un peu complexes, mais nous constatons que les deux ajustements combinés procurent une compensation qui semble adéquate. Nous omettrons donc d’ajouter le sacrifice des dividendes dans le calcul du coût de levier du bon.
Sans procéder à aucun ajustement d’actualisation, la partie «temps» du bon revient à 3,8% par an (8,12$ / 4,8 ans, ensuite divisé par 44,73$). Avec un prêt réel, les intérêts ne seraient versés qu’à la fin de chaque année respective. En réalité, le taux équivalent s’en trouve un peu plus élevé.
Pourquoi un tel calcul?
Pourquoi un tel calcul?
Vous vous demandez peut-être pourquoi nous procédons à ce genre de calcul pour déterminer l’attrait d’un bon? Si vous pensez que le titre AIG vaut bien plus que son cours actuel, vous arriverez toujours à un scénario nettement en faveur du bon lors de vos calculs, à moins que la prime soit exagérément élevée. Il ne faut pas oublier que vous pourriez toujours obtenir un résultat similaire si vous achetiez simplement le titre, en empruntant sur marge. Ainsi, dès que vous utilisez l’effet levier, vous magnifiez tout bon résultat, aussi bien que les mauvais résultats. Afin d’évaluer si la prime du bon s’avère raisonnable, nous avons recours à ce genre de comparaison. Nous jugeons que depuis que les mécanismes d’anti-dilution s’appliquent, suite à la hausse du dividende annuel à un montant supérieur à 67,5 cents par an, le bon est devenu une alternative intéressante.