Lorsque les marchés affichent soudainement un certain excès d'inquiétude, le prix des titres tend à s'effondrer, et ce, souvent sans discrimination. Si, tout comme nous, vous croyez aux vertus de l'investissement valeur (du terme anglais, ''value investing''), vous profitez des périodes de tourmente pour acquérir les titres que vous convoitez ou pour confier davantage d'argent à votre gestionnaire.
De toute évidence, lors d'un marché baissier, on en vient rapidement à épuiser ses sources de liquidités. Et comme il s'avère impossible de deviner à quel moment la Bourse amorcera son rebond, on assiste souvent à une chute qui se poursuit après les derniers achats sans que l'on puisse en profiter davantage.
Dans un tel cas, vous pourriez être tenté d'en venir à la conclusion que tout ce que vous pouvez faire une fois les titres acquis, c'est d'attendre. En effet, pourquoi s'acharner à tenter d'optimiser un portefeuille s'il faut nécessairement vendre un titre à rabais pour en saisir un autre?
Un certain désintérêt passager
Parfois, une chute des marchés peut provoquer un certain désintérêt temporaire envers la Bourse, jusqu'à ce que cette dernière remonte. Durant la crise financière, nous avions quelques fois entendu des investisseurs affirmer qu'ils n'ouvraient plus leurs états de compte mensuels lorsqu'ils les recevaient. Ils évitaient ainsi une amère déception!
Pour ceux qui confient leurs avoirs à des gestionnaires de portefeuille, il demeure essentiel d'effectuer un suivi rigoureux. C'est justement le temps idéal pour faire un suivi et d'en apprendre davantage sur son ou ses gestionnaires : comment réagissent-ils face à ce qui se passe? Admettent-ils leurs erreurs? Sont-ils enthousiastes par rapport à la baisse des marchés? Normalement, lorsque la Bourse plonge, les prix deviennent plus attrayants. Vous vous retrouvez donc devant une belle opportunité de rajouter du capital dans votre portefeuille si le gestionnaire affirme qu'il déniche des aubaines partout!
Pour ceux qui gèrent eux-mêmes leurs avoirs, ils peuvent être tentés de réagir en cessant de chercher de nouvelles idées ou d'approfondir leurs connaissances sur les titres déjà détenus. Certes, si vous venez d'acquérir une action attrayante à 20$ et qu'elle se transige maintenant à 18$, vous ne songerez pas à la vendre. En toutes probabilités, vous aurez plutôt acheté davantage d'actions! On doit toutefois éviter de s'asseoir les bras croisés en attendant que le portefeuille produise ses fruits. Pendant qu'un de nos titres favoris cédait 10% en Bourse, peut-être qu'un autre encore plus intéressant vient de céder 20%.
Notons que la chute de cette semaine demeure très minime. Si nous regardons du côté de l'indice américain S&P 500, celui-ci enregistra une baisse d'à peine 5% depuis son sommet atteint en septembre. La Bourse pourrait chuter bien davantage, et ce serait tout naturel. Il y a près d'un an, nous avions publié ce blogue (cliquer ici). Les analystes craignaient une correction alors que le S&P 500 s'élevait à 1761. Il a clôturé cette semaine à 1906. Il s'avère donc futile de prédire les variations à court terme.
Entrevue à lire
Nous savons pertinemment par contre que la poursuite de la lecture ne deviendra jamais futile, peu importe l'évaluation des marchés. Que vous gériez vous-mêmes ou non votre portefeuille, nous vous encourageons à rester discipliné sur ce point.
Au sujet des auteurs du blogue : Patrick Thénière et Rémy Morel sont analystes financiers et propriétaires de Barrage Capital, une firme montréalaise de gestion d'actifs. www.barragecapital.com