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Voici la nouvelle inquiétude à l'ordre du jour : la hausse des taux d'intérêts aux États-Unis. Pendant longtemps, les bons du trésor américain ont été considérés comme un refuge sûr. Toutefois, en très peu de temps, les taux des bons à échéance de 10 ans ont grimpé de 1,6% à 2,5%.
La B.I.S. (The Bank for International Settlements), une organisation qui regroupe les banques centrales du monde, craint que les détenteurs d'obligations américaines aient à subir une lourde perte financière si les taux continuent leur ascension. On estime qu'une hausse de 3% se traduirait par une perte atteignant environ un billion de dollars. Cette somme équivaudrait à 8% du produit domestique brut du pays (cliquer ici pour l'article sur BIS).
Est-ce qu'une hausse de 3% du taux s'avère probable? Rappelons-nous qu'en l'an 2000, il se situait à un niveau supérieur à 6%, soit 3,5% de plus que le taux actuel. Le sommet jamais atteint s'est produit durant les années 80, alors qu'il frôlait les 16%.
En 2008, Warren Buffett avait conseillé aux investisseurs d'éviter les investissements à revenus fixes à long terme. Les actions représentaient nettement une meilleure option. En 2011, il prodigua le même conseil, statuant que l'inflation pouvait anéantir la valeur des obligations en peu de temps.
Nous lisons régulièrement des articles stipulant que l'inflation constitue un risque, étant donné l'important endettement du pays. Donc, on peut difficilement dire que les investisseurs ne sont pas avertis!
Ironiquement, d'autres investisseurs ont voulu parier justement sur une augmentation de l'inflation, par le biais de l'or. Celui-ci a perdu 35% de sa valeur depuis son sommet de 2011. Depuis l'an 2001, le métal précieux s'est apprécié en moyenne de 14% par an, et ce, en utilisant le prix d'aujourd'hui. Clairement, on constate que la progression du prix a nettement surpassé le taux d'inflation. Donc, si la demande ne s'accroît pas autant que l'anticipent les experts, les investisseurs pourraient perdre de l'argent même dans un environnement inflationniste.
La B.I.S. s'inquiète de la perte que pourrait encourir les détenteurs d'obligations, et plus particulièrement, les banques qui en possèdent. Quant à nous, nous comptons sur eux pour rembourser une bonne partie de la dette! La stratégie de la Fed nous semble claire : à défaut de contrôler le budget fiscal, diminuer la valeur réelle de la dette s'avère la seule alternative. S'il est trop difficile de rembourser 17 billions de dollars, faisons en sorte que ces 17 billions perdent de la valeur avec le temps. Les investisseurs devraient être conscients des signaux envoyés par la banque centrale, et surtout, ils auraient intérêt à suivre les conseils de M. Buffett. Le meilleur investissement possible dans un univers potentiellement inflationniste demeure les actions ou les entreprises privées.
Au sujet des auteurs du blogue : Patrick Thénière et Rémy Morel sont propriétaires de Barrage investissement privé, une firme montréalaise de gestion d'actifs. www.barragecapital.com