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Si vous aviez à choisir entre les deux emplois suivants, lequel vous conviendrait le mieux?
a) un salaire fixe de 30 000$ par an pendant 5 ans.
b) un salaire de 60 000$, 15 000$, 105 000$, 0$ et 90 000$ respectivement pour chaque année.
Un petit calcul rapide vous fera vraisemblablement pencher en faveur de l'option ''b''. Cependant, bien des gens choisissent inconsciemment l'option ''a'', car ils n'ont pas à se compliquer la vie avec une planification quelconque. Certes, tout le monde arrive à bien s'en sortir lorsque les revenus varient à la hausse. Seules les baisses posent problème.
Dans une économie libre, où l'innovation et le sens des affaires sont encouragés, on assiste régulièrement à la création de millionnaires, voire milliardaires. Le revenu de ces gens riches fluctue beaucoup. Leurs investissements et leurs entreprises dépendent de bien des facteurs qui sont difficiles à contrôler ou à prévoir. Néanmoins, les riches acceptent bien ces fluctuations, car ils ne pourraient pas être prospères s'il en était autrement. Quant à ceux qui n'accèdent pas au rang des riches, ils jouissent normalement d'un niveau de vie plus élevé que les pays en voie de développement. On peut difficilement comparer le train de vie du nord-américain moyen à celui d'un cubain.
Il existe cependant un inconvénient à cette prospérité : la volatilité. Lorsque l'économie bat son plein, la richesse abonde et le niveau de vie de la population s'améliore. Cependant, lorsque l'économie ralentit, on assiste à des pertes d'emplois massives ainsi qu'à la fonte de la valeur nette de bien des ménages. Et chaque fois qu'une récession sévit, on remet en question le modèle économique puisqu'on espère éviter ces montagnes russes. Le scénario ''b'' s'avère bien intéressant pour les salariés, mais on souhaiterait éliminer toutes les années où la rémunération plonge, afin de ne conserver que celles où elle augmente. On veut le beurre et l'argent du beurre.
Or, il ne peut y avoir de système parfait si les humains ne sont pas eux-mêmes parfaits. Comme nous le verrons un peu plus loin, la responsabilité va de pair avec la liberté. Refuser d'accepter les responsabilités se traduirait par la suppression de biens des libertés. Dans un pays totalement géré par un gouvernement, les baisses drastiques de revenus ou de richesses sont plus rares. Un individu ne peut pas perdre 1 million de dollars s'il n'a jamais été millionnaire!
Aux États-Unis, la crise financière a créé bien des frustrations et des revers de fortune. La population cherche donc des réponses. Comment éviter une prochaine crise? Nous poserions plutôt la question de cette façon : comment éviter les récessions? Et notre réponse se veut peu rassurante : on doit les apprivoiser et les accepter, jusqu'au jour où les gens seront assez sages pour éviter de se laisser aller aux excès.
Cet article met en lumière un problème qui prenait de l'ampleur depuis déjà un certain temps. Il parut en 2005, soit 2 ans avant que les fameuses hypothèques ''subprimes'' ne frappent de plein fouet. Les américains avaient littéralement cessé d'épargner. L'article sonnait l'alarme, car un taux d'épargne de 0% signifiait que les gens misaient sur l'appréciation de leur maison pour combler leurs besoins à la retraite! Nancy Register de la Consumer Federation of America, s'exprima ainsi : ''En deux générations, il semble que nous avons perdu l'habitude d'épargner.''
Six années plus tard, les États-Unis se remettent encore de la lourde récession, et l'article suivant démontre des résultats positifs. Selon un sondage de l'America Research Group, deux fois plus d'américains qu'avant la crise épargnent maintenant. Les gens sont devenus responsables, après avoir abusé d'une liberté qui leur permettait de dépenser sans penser au lendemain. Sans la récession, la mauvaise tendance se serait poursuivie. Et comme on peut le deviner, les résultats auraient été encore plus catastrophiques.
En conclusion, les récessions et les corrections boursières qui en découlent constituent un mal nécessaire pour jouir d'un meilleur niveau de vie. Et pour mieux vivre ces moments difficiles, une personne avisée peut épargner en tout temps (même quand ça va très bien et qu'on a l'impression que tout ira toujours mieux). Quant aux investisseurs, ils doivent maîtriser la volatilité et en faire une alliée. Plus les prix varient, plus il nous est facile d'acheter à bon prix.