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Depuis la fameuse journée du 9 mars 2009, date à laquelle l'indice S&P 500 recula jusqu'à 666 points durant la session, un rebond de plus de 100% a été enregistré. Certes, l'indice avait bel et bien déjà traversé la valeur actuelle au mois de mai de l'an passé. Néanmoins, les entreprises ont beaucoup progressé depuis. Les profits se sont accumulés, et les perspectives économiques se sont améliorées. Dans les conditions actuelles, il devient de moins en moins probable d'assister à un nouveau creux, bien qu'on ne peut jamais affirmer que ce soit impossible.
Personnellement, nous ne cherchons pas à investir au bon moment dans un indice quelconque. Nous sélectionnons des entreprises individuelles. Même dans un marché surévalué, on peut trouver des aubaines. Toutefois, pour bien des investisseurs, la grande question demeure : ''devrais-je investir dans le marché ou non?''. Et particulièrement aux États-Unis, les petits investisseurs ont délaissé la bourse au profit des obligations. La hausse des indices se serait donc produite sans leur participation. Il semblerait que les faibles volumes boursiers trahiraient cette réalité.
Dennis Gartman, un gestionnaire de fonds de couverture, se réjouit du fait que le public en général soit absent du marché. Il estime que l'histoire se répète. La peur et l'avidité dominent la bourse. Actuellement, la peur maintient les petits investisseurs à l'écart. Il le constate en observant les importantes sorties d'argent provenant des fonds mutuels ces dernières années. ''Le public est effrayé à l'idée d'investir en bourse. Lorsque le public est craintif, nous devrions être enthousiastes.''
Selon un article paraissant sur le site CNBC aujourd'hui, les fonds mutuels investissant dans les actions auraient enregistré un flux négatif de 1,6G$ en janvier dernier. Quant aux fonds d'obligations, ils ont bénéficié d'un flux positif de 32G$, soit la plus importante entrée d'argent en presque deux ans!
Pourtant, un investisseur très influent ne cesse d'affirmer qu'il est témoin d'une économie américaine qui s'améliore progressivement. Tout récemment, Warren Buffett déclara ceci dans le magazine Fortune (édition à venir du 27 février) : ''Les actions performeront mieux que les obligations ou l'or, et surtout, elles constitueront de loin l'investissement le plus sûr''. Il a même déclaré que les obligations figuraient parmi les actifs les plus dangereux.
Nous doutons que son opinion amène le public à reconsidérer sa stratégie d'investissements. Malheureusement, les actions entreprises durant la crise jusqu'à maintenant risquent de contribuer fortement à l'écart déjà grandissant entre les riches et le fameux ''99%''. Un important pourcentage des gens de la classe moyenne verront probablement leurs épargnes fondre sous le poids de l'inflation dans le futur, étant donné leur appétit vorace pour les obligations américaines. Pendant ce temps, beaucoup de gens bien nantis financièrement bénéficieront d'une appréciation significative des actions. L'écart entre l'avoir net de ces derniers et celui du public en général ne peut que s'agrandir.
N'est-ce pas ironique? Parfois, on s'inquiète davantage de l'endettement en Europe, alors que d'autres fois, on tourne son attention sur la dette des États-Unis. Pendant ce temps, on achète les obligations américaines à des taux ridicules, contribuant ainsi à augmenter toujours de plus en plus la dette totale que l'on craint tant!
P.S.: Un vent d'optimisme semble se dessiner à l'horizon. Un récent sondage réalisé par la American Association of Individual Investors indique que 52% des répondants s'attendent à une hausse des actions pour les prochains six mois.