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Lorsque les marchés sont mouvementés comme en ce moment, on doit garder son sang-froid. Bon nombre d'investisseurs se disent qu'ils ont investi pour une période à long terme. Ils savent trop bien que céder à la panique ne constitue point une stratégie gagnante. Par conséquent, ils décident d'attendre patiemment, et parfois, ils rachètent plus d'actions des titres qui ont dégringolé.
Avec les manchettes économiques qui nous proviennent d'Europe depuis quelques semaines (tout particulièrement de la Grèce), nous sommes témoins d'une volatilité particulièrement élevée. Les variations de prix qui affligent les titres boursiers sont souvent causées par des événements qui n'ont aucun lien avec les entreprises sous-jacentes. Un jour, une compagnie quelconque se transige à X dollars, et la semaine suivante, le marché l'évalue à 10 ou 20% de moins. Peu après, le prix revient au niveau précédent. On peut certes tout simplement ignorer ces fluctuations puisqu'il faut investir à long terme. Cependant, existe-t-il une façon de tirer profit de ces écarts?
Nous serions tentés de répondre par l'affirmative à cette question, étant donné que nous vivons un contexte particulier. Actuellement, nous n'éprouvons aucune difficulté à trouver des titres intéressants. C'était fort différent en 2007! Dans un environnement où les possibilités de titres abondent, nous devons arrêter nos choix sur certains d'entre eux. Nous tentons de sélectionner ceux dont l'équation rendement / risque est la plus élevée. Cependant, il s'agit d'estimés. Il se peut très bien que notre deuxième titre favori soit un choix aussi valable que notre premier titre en bout de ligne, car les estimés ne sont pas assez précis pour les départager avec certitude.
Dans un tel contexte, que faire si vous détenez le titre A, qu'il s'apprécie de 10%, alors que vous observez le titre similaire B, qui lui vient de s'effondrer de 10%? Doit-on simplement apprivoiser la volatilité, et ignorer ces fluctuations, ou ne serait-il pas tentant de vendre au moins une partie des titres A pour les remplacer par des titres B? Normalement, une variation de 10% sur un titre ne devrait pas influencer notre jugement de façon significative. Lorsque l'on acquiert un titre, on devrait viser au moins 50% de rendement ou plus. Cependant, nous bénéficions de l'embarras du choix en ces temps ''incertains''. Quel serait le plus grand risque dans la poursuite d'une telle stratégie?
Si les titres A vendus continuent de s'apprécier, nous perdons l'opportunité de s'enrichir. Et si les titres B poursuivent leur chute après leur acquisition, nous engendrons des pertes. Cependant, ce type de risque existe tout aussi bien dans l'éventualité où l'on conserve simplement le titre A. Le problème réside plutôt dans le fait que beaucoup d'investisseurs cherchent à encaisser les gains de façon à les cristalliser, et achètent aussitôt un autre titre qui bat de l'aile. Ils peuvent facilement tomber dans le piège qui consiste à vendre ses gagnants, afin de les remplacer par des perdants.
Néanmoins, la situation peut s'avérer différente si le marché regorge de titres gagnants. Par ces derniers, nous sous-entendons des entreprises solides disponibles à des prix attrayants. Donc, la difficulté consiste à ne pas se leurrer, et à analyser objectivement si les titres A et B s'équivalent vraiment aux prix initiaux. Si le premier s'apprécie de 10%, et que le second s'effondre du même pourcentage, vous obtenez réellement un escompte de 20% en effectuant un remplacement (partiel ou total).
On doit évidemment s'assurer que la situation des deux entreprises est restée inchangée. Aussi, on doit tenir compte du secteur, de notre pondération en portefeuille, etc. Si les deux titres offrent des produits similaires (ex : assurance dommage), et que la volatilité produit un écart non négligeable entre les deux, tenter d'exploiter cette volatilité ne constitue pas de la spéculation à nos yeux.
La spéculation se retrouverait davantage dans une situation où un investisseur vend un titre quelconque, dans l'espoir de le racheter à un prix inférieur. En attendant que cet événement ''imprévisible'' survienne, l'argent demeure en encaisse. Dans un tel cas, il n'existe point d'arguments valables pour justifier une telle stratégie. Seule la chance doit être présente afin de garantir son succès.
Pour conclure, acheter et vendre plus fréquemment ne constitue pas systématiquement de la spéculation. Selon nous, l'abondance des titres intéressants dans le marché actuel nous amène quelquefois à effectuer plus de transactions qu'à l'habitude. Il s'agit simplement d'exploiter la volatilité, tout en conservant précieusement nos principes d'investissement.