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Si vous détenez des titres américains dans votre portefeuille, vous avez sûrement remarqué que le taux de change entre la devise canadienne et américaine a grugé vos rendements depuis quelques temps. Hormis les craintes reliées à la supposée ''faillite'' des États-Unis, certains investisseurs pourraient se restreindre d'acquérir des titres de ce pays par peur de perdre davantage avec le taux de change dans le futur.
Nous estimons que le risque de perte à moyen ou long terme réside dans la détention de titres à taux fixes. Une obligation américaine versant 6% d'intérêts verra sa valeur s'effriter pour les canadiens si le dollar s'apprécie. On doit le voir autrement pour les actions américaines, car elles possèdent une protection naturelle contre la perte du pouvoir d'achat. Lorsque le dollar canadien augmente vis-à-vis le dollar de nos voisins du sud, les biens de ce dernier deviennent moins chers. Deux éventualités peuvent alors survenir :
1) le dollar canadien se réajuste à la baisse afin de rééquilibrer la valeur des biens entre les deux pays ;
2) le dollar canadien demeure fort, mais le prix des biens américains augmentent.
Par ''biens américains'', nous sous-entendons l'ensemble des actifs comme les maisons, les voitures, les terrains ainsi que les produits financiers (actions). Si une crise survient au Canada, la demande pour notre dollar pourrait s'essouffler. La devise américaine s'apprécierait fort probablement. Cependant, nous croyons que le deuxième scénario offre une meilleure protection. Si aucun ralentissement ne survient au Canada, et que l'immobilier continue à être aussi florissant, une forte augmentation des prix américains devraient diminuer l'écart qui sévit actuellement. Autrement dit, lorsque la monnaie d'un pays s'effrite, l'augmentation des actifs agit éventuellement en guise de compensation. C'est pourquoi l'inflation s'installe. Autrement, le déséquilibre persiste et les acheteurs nord-américains prioriseront les États-Unis au détriment du Canada. Certaines entreprises européennes ou canadiennes pourraient opter pour les États-Unis pour y installer une filiale, afin d'embaucher des travailleurs. Chaque fois que la devise américaine perd de son lustre, le salaire des travailleurs des États-Unis devient plus attrayant pour les employeurs étrangers.
Par conséquent, on ne doit pas craindre de détenir des titres américains dans ses investissements. À court terme, on peut être en proie à de fortes fluctuations. À long terme cependant, le taux de change devrait être compensé par une augmentation des profits et par ricochet, une augmentation du prix des titres.
Attention aux titres à revenus fixes! Comme nous le disions plus haut, il en est tout autrement pour ces produits financiers. Si vous possédez un titre qui vous procure un rendement fixe de 6% sur plusieurs années, vous ne serez pas compensés par la hausse des prix, telle que décrite dans le deuxième scénario. Les obligations du trésor américain à long terme sont donc à éviter à tout prix, à moins de spéculer spécifiquemment sur une hausse de la devise américaine.