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Selon une enquête récente de la Banque Royale sur les tendances du marché résidentiel, 90% des Québécois estimeraient que l'immobilier représente un bon placement! Nous aimerions bien connaître quel était ce pourcentage il y a 10 ans, alors que nous achetions nous-mêmes nos propres maisons.
Il est clair que nous avons bien profité de la hausse immobilière, et loin de nous l'idée de nous en plaindre! Mais nous reconnaissons d'emblée que nous avons été simplement chanceux. L'enquête de la RBC révèle une toute autre opinion de la part des Québécois. Après avoir vu le prix des maisons doubler, difficile d'être négatif!
Admettons que, contrairement à l'opinion publique, nous prenons pour acquis que l'immobilier ne s'appréciera point dans les prochaines années. Comment peut-on savoir si une maison coûte trop cher par rapport à nos moyens? Warren Buffett a récemment déclaré qu'il fallait acheter une maison dans les limites de notre budget, et non la maison de nos rêves.
Pour y arriver, on peut utiliser le ratio du prix de la résidence sur les revenus familiaux après impôts. Il est crucial de dire qu'il s'agit d'argent disponible, car l'impôt des particuliers au Québec est particulièrement lourd. Durant les vingt dernières années au Canada, ce taux a oscillé entre 3,2 et 5 (selon le rapport 2009 de l'Institut Vanier de la Famille). Vous l'aurez deviné, le taux actuel se situe à la borne supérieure de cette statistique (du moins au Canada). En tout temps, un ratio de 3 nous paraît raisonnable. Par conséquent, si vous et votre conjoint gagnez 100 000$ ensembles, vous devriez disposez d'un montant d'au moins 60 000$ après impôts et charges sociales. On obtient donc une maison de 180 000$.
Certains rétorqueront qu'à certains endroits, comme à Montréal, l'immobilier est appelé à augmenter...indéfiniment. Or, lorsque l'on paie plus cher pour une maison, tous les coûts associés sont plus élevés : hypothèque, entretien, taxes municipales et scolaires. Le ratio de 3 pour 1 permet de tenir compte des dépenses en général. Si l'immobilier stagne pendant longtemps, on s'assure de pouvoir défrayer ces coûts facilement.
Cependant, acheter en pensant que la valeur de la résidence augmentera constitue une grande imprudence. Lorsque nous avons acheté nos maisons, nous ne savions pas que les prix allaient s'envoler. Si nous avions prévu l'avenir, nous nous serions dits que nous avions une occasion en or de rafler des aubaines. Nous aurions probablement acheté plusieurs maisons.
Nous pensons donc que si nous faisons abstraction du facteur ''chance'' dans la décision d'achat, on doit nécessairement prendre en compte un scénario noir afin de s'assurer qu'on peut y survivre. Autrement, un acheteur qui emprunte le maximum pour la plus grosse propriété possible s'adonne au même genre de pari qu'un investisseur qui achète la plus grande quantité d'actions possible sur marge.
P.S.: Vous n'arrivez pas à trouver une maison à prix raisonnable? Vous pouvez toujours économiser le montant supplémentaire requis. Si vous voulez acheter une maison de 250 000$ alors que 200 000$ devrait être le maximum permis, appliquez une mise de fonds supplémentaire de 50 000$ à l'achat. Vous serez ainsi forcé d'épargner avant d'acheter, et votre hypothèque ne constituera pas un fardeau pour vous le jour où vous prendrez possession de votre demeure.