BLOGUE. Un jour, Warren Buffett a prodigué le conseil suivant : ''Lisez Benjamin Graham et Phil Fisher, lisez des rapports annuels, mais ne faites pas d'équations contenant des lettres grecques à l'intérieur''.
Or, nous avons remarqué durant nos cours de finances que les lettres grecques étaient fort présentes dans les équations. Parfois, on pouvait avoir l'impression que ces équations pouvaient résoudre tous les défis que pose la gestion de portefeuille.
Parmi ces lettres, on retrouve σ, sigma, pour calculer l'écart-type. Nous avons également α (alpha), β (beta), Δ (delta) ainsi que quelques autres. L'un des nombreux sites expliquant la signification de ces symboles souligne qu'un investisseur possèdera une longueur d'avance sur les autres s'il sait comment les utiliser et les interpréter.
Lorsque nous analysons un titre, nous portons une attention particulière au rendement sur l'équité, la stabilité du bilan et l'actionnariat parmi les dirigeants. Jusqu'à maintenant, aucune lettre grecque ne s'y retrouve. Nous insistons fortement sur l'évaluation, car nous croyons que la clé consiste à acheter un titre à un prix bien inférieur à ce qu'il vaut vraiment. Encore là, l'équation utilisée s'avère fort simple et dénuée de toute lettre grecque.
Tous les autres critères que nous scrutons dans une entreprise ne requièrent que du jugement, de l'expérience et certains calculs arithmétiques de base.
Paul Tudor Jones, un gestionnaire de fonds de couverture qui devint multimilliardaire, avait été accepté à la célèbre institution ''Harvard'' à ses débuts. Toutefois, il refusa d'y aller, alors qu'il remit en cause son utilité pour ce qu'il désirait faire dans sa carrière. ''C'est fou, car pour ce que je fais, ils ne vont rien m'enseigner. Les aptitudes nécessaires pour mon travail ne constituent pas des éléments enseignés dans les cours de finances ou de commerce.'' avait-il déclaré dans une entrevue accordée dans son bureau du Connecticut, en l'an 2000.
Aujourd'hui, M. Tudor Jones affiche une valeur nette surpassant les trois milliards de dollars. Nous sommes convaincus que nous pourrions dénicher beaucoup d'exemples semblables de personnes qui ont réussi à s'enrichir considérablement dans le domaine de l'investissement, tout en délaissant l'essentiel de ce qu'elles ont appris à l'école sur le sujet.
Toutefois, nous ne conseillerions pas à un jeune étudiant d'éviter l'école des finances s'il souhaite faire carrière dans ce secteur. Les diplômes qui y sont octroyés sont très prisés par les employeurs. Aux yeux des clients, un diplôme apporte beaucoup de crédibilité. Dans ce cas, on peut très bien jouer le jeu et considérer une bonne partie des cours sur l'investissement comme étant un exercice pour le cerveau. On peut s'efforcer de comprendre et d'appliquer les formules enseignées, tout en demeurant conscient qu'il faudra les oublier une fois les études terminées!
Une fois ce travail accompli, on peut alors s'adonner au véritable apprentissage, qui consiste à lire toute littérature concernant ceux qui ont réussi dans le domaine (Warren Buffett, Benjamin Graham, etc). Bien sûr, s'exercer soi-même amènera une expérience cruciale. Débuter avec un montant modeste en bourse procurera une initiation fort enrichissante, car elle permettra de travailler l'aspect émotionnel ou psychologique, qui forme un aspect décisif dans le succès d'un investisseur.
Nous profitons de l'occasion pour souhaiter un très joyeux Noël à tous nos lecteurs!