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Une entrevue accordée à CNBC par Allan H. Meltzer s'avère fort instructive (voir l'entrevue avec M. Meltzer). Ce dernier est un professeur à la Carnegie Mellon University ainsi qu'un historien de la Fed américaine. L'objet de l'entrevue repose sur les politiques d'Obama, de la Fed et leurs effets sur les entreprises. On se pose la question à savoir si la réglementation leur nuit. Bien des lecteurs connaissent déjà notre point de vue sur ce point. Nous croyons que les limites imposées par les autorités découragent les entrepreneurs à embaucher davantage. Certes, on peut blâmer pendant longtemps le piètre état de l'économie. Mais justement : pourquoi la reprise piétine autant? Serait-il possible que les efforts du gouvernement ne visent point les bonnes personnes?
Le programme de santé instauré par Obama engendre non seulement des coûts supplémentaires pour les entreprises, mais surtout davantage d'incertitudes. Si General Motors (GM-N) avait su dans les années 70 les nombreux problèmes auxquels elle ferait face avec ses coûts de santé et ses accablants fonds de pension, elle aurait certes agi différemment. Aujourd'hui, les employeurs sont conscients de ces réalités. En Espagne, il est très difficile de congédier des employés. Quel est le résultat? Le pays est frappé par un taux de chômage que l'on pourrait comparer avec celui de la Grande Dépression aux États-Unis. Actuellement, on s'affaire justement à instaurer des réformes pour faciliter l'embauche et le congédiement d'un employé. Évidemment, de telles idées ne seront jamais retenues dans un concours de popularité auprès du public!
M. Meltzer a déclaré dans son entrevue (vers la fin de la vidéo) qu'il considère que Fannie Mae et Freddie Mac constituaient les causes du problème de la crise. On doit se rappeler que ces institutions encourageaient les banques à prêter à des ménages insolvables financièrement. Cette pratique était justifiée par l'objectif de rendre accessible le ''rêve américain'' à tous, peu importe sa situation financière. Maintenant que ces prêts ont commis leurs ravages, on cherche des coupables autres que ces institutions ainsi que le gouvernement qui les a influencées. Bien sûr, Obama n'est pas l'instigateur de l'épidémie de mauvais prêts des dernières années. Néanmoins, ses politiques visent à punir les sociétés financières et à les encadrer davantage. Donc, la crise fût principalement créée par une forte intervention de l'état, et on tente maintenant de la résoudre avec une plus grande intervention.
M. Meltzer possède une vaste expérience dans le domaine financier. Il estime que le gouvernement actuel commet les mêmes erreurs que le gouvernement de Franklin Roosevelt en 1937-1938, alors qu'on instaurait des politiques cherchant à limiter la liberté des entreprises (ou si vous préférez, pour utiliser un langage plus poli, les ''encadrer''). ''Comment pouvez espérer que les sociétés investissent davantage si elles ne savent pas si le gouvernement leur mettra des bâtons dans les roues dans un avenir rapproché?'', a-t-il signifié.
Personnellement, nous devons prendre en compte les actions du gouvernement lorsque nous sélectionnons et étudions des titres. Nous nous rappelons bien du jour où le titre de Mastercard plongea de 15% en décembre dernier, lorsque les autorités ont annoncé leur intention de limiter les frais sur les cartes de débit. Ce genre d'intervention amène de la corruption et des abus, puisqu'on peut facilement imaginer certaines personnes tirer profit de la situation. Si vous êtes proche du gouvernement et que vous connaissez ses intentions, vous n'aurez aucune difficulté à prédire la tendance des cours de certains titres à court terme.
D'un autre côté, nous devons admettre que certains titres se transigent plus bas grâce aux incertitudes créées par ces interventions. Peut-être aurait-il été impossible d'acquérir des actions de Mastercard à 190$ autrement. On pourrait également en dire autant de Goldman Sachs, qui fait l'objet d'une gigantesque publicité négative. Par conséquent, bien que nous pensions que ce soit mauvais pour l'économie à long terme, on peut chercher à tirer profit de ces incertitudes lorsqu'elles influencent fortement le cours des titres.
Pour terminer, nous souhaitons une excellente fête de Saint-Jean à tous nos lecteurs!