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Ces jours-ci, nous entendons constamment parler de la fermeture partielle du gouvernement ainsi que de la fatidique date à laquelle le pays atteindra le plafond d'endettement. Cette date est estimée au 17 octobre prochain. Si le plafond n'est pas relevé à temps, on prévoit une catastrophe. Certains vont même jusqu'à décrire des scénarios pires que celui de la crise de 2008. Doit-on se laisser aller au vent de panique?
Concernant la fermeture de l'État fédéral américain, ce n'est pas la première fois qu'une telle éventualité survient. Bien que la dernière fois se soit produite il y a 17 ans, on dénote l'existence de ces fermetures à reprises depuis 1976. Ce lien (cliquer ici) permet de visionner un peu plus bas dans la page les différentes dates ainsi que la durée de ces fermetures. Une lecture rapide du tableau nous permet de constater que leurs durées varient, mais en 1995-1996, la fermeture s'est prolongée pendant 21 jours. Or, nous en sommes à près d'une semaine aujourd'hui.
Certains citoyens d'ici entendent dans les médias toutes sortes d'interprétations au sujet du gouvernement américain, leur donnant l'impression que rien ne va plus. En réalité, ce à quoi nous assistons constitue des tactiques de négociation entre les deux principaux partis. Autrement dit, cette fermeture peut cesser n'importe quand. Elle ne dépend pas d'un facteur externe au bon vouloir des politiciens.
Le plafond de la dette, quant à lui, épouvante davantage les experts. Ces derniers s'affairent à dresser le portrait de ce que serait les États-Unis en situation de défaut, avec toutes les conséquences que cela impliquerait sur leurs créanciers. À force d'entendre les différentes prédictions, plusieurs personnes pensent que nos voisins du sud font face à la faillite.
Un outil de négociation très prisé
Encore une fois, la menace qui plane au sujet de ce plafond sert d'outil de négociation sur le plan politique. Avant d'accepter de le relever, l'un des deux principaux partis s'attend à obtenir des concessions en retour. Par conséquent, toutes ces hypothèses concernant le défaut probable des États-Unis sur sa dette reposent sur la décision des politiciens, qui peuvent très bien attendre à la dernière minute avant de céder afin de créer de la pression.
En tant qu'investisseurs, ce genre d'événement nous inquiète peu par rapport à la situation qui prévalait en 2008 et au début de 2009. À l'époque, tout le monde cherchait une solution à la crise. Personne ne détenait de certitudes quant à la suite des événements. Le problème n'était pas créé directement par les politiciens. Ces derniers ne bénéficiaient donc pas du pouvoir de tout faire cesser d'un claquement de doigt.
C'est pourquoi nous estimons que l'investisseur avisé ne devrait point porter ''trop'' d'attention aux événements actuels. Le marché boursier fait toujours face à un risque de correction, certes, mais c'est le cas en tout temps!
Au sujet des auteurs du blogue : Patrick Thénière et Rémy Morel sont propriétaires de Barrage investissement privé, une firme montréalaise de gestion d'actifs. www.barragecapital.com