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Hier, une statistique intéressante a été divulguée à la chaîne CNBC. Nous avons retenu les chiffres, qui confirment un peu l'inquiétante tendance que nous observons aux États-Unis, à l'heure où la population décrie souvent la grandissante disparité entre la classe moyenne et les mieux nantis. Les chiffres affichés à la télévision révélèrent le pourcentage des avoirs investis dans les actions par rapport aux autres types d'investissements (principalement liquidités et obligations), avant la crise et présentement. Voici ces données :
Les personnes détenant un portefeuille de 100 000 à 1 000 000$ : 52% en 2007, contre 33% aujourd'hui.
Les personnes détenant un portefeuille de plus de 1 000 000$ : 64% en 2007, contre 71% aujourd'hui.
Comme on peut le constater, les personnes mieux nanties affichent un penchant plus marqué pour le marché boursier comparativement aux gens qui ne sont pas millionnaires. Toutes sortes d'autres raisons peuvent aussi expliquer cet écart. Certains individus ont perdu leur emploi, et doivent peut-être piger dans leurs économies prévues pour la retraite. Ainsi, afin d'éviter d'avoir à liquider des titres à la baisse, ils auraient conservé une partie plus significative dans des obligations ou autres instruments liquides.
En outre, un certain nombre de personnes ont probablement atteint l'âge de la retraite. Dans de telles conditions, abaisser la participation au marché boursier s'avère tout naturel.
Toutefois, nous croyons que beaucoup d'investisseurs ont simplement perdu confiance envers le marché. Lorsque l'on tient compte de la correction de 2008 et du début de 2009, on ne doit pas s'en étonner. Néanmoins, force est de constater que les individus possédant davantage d'argent semblent se sentir plus confortables avec le marché boursier. Contrairement à la plupart des gens, ils auraient ''augmenté'' leur pondération en actions. Quelles seront les conséquences d'un tel comportement?
Si la tendance se poursuit, à long terme, les gens plus riches devraient s'enrichir davantage comparativement aux autres. Nous pensons personnellement que le marché américain actuel s'avère nettement plus intéressant que le marché qui prévalait en 2007. Il faudrait donc logiquement détenir une pondération plus forte en actions.
Quant au marché canadien, nous entrevoyons plutôt le contraire. Il ne serait pas étonnant que les statistiques empruntent la même direction si nous expérimentons une certaine correction au pays. D'ailleurs, l'attitude des gens en général explique souvent assez bien l'évaluation des titres. L'abondance de titres peu dispendieux va de pair avec la rareté des acheteurs! Il suffit d'observer l'immobilier pour constater le phénomène.
Au sujet des auteurs du blogue : Patrick Thénière et Rémy Morel sont propriétaires de Barrage investissement privé, une firme montréalaise de gestion d'actifs. www.barragecapital.com