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Nous étudierons ici comment on peut augmenter le rendement d'un dividende sur un titre. De toute évidence, un moyen facile constituerait l'emprunt sur marge ou l'utilisation d'une marge de crédit hypothécaire afin d'obtenir un effet levier comparable à l'immobilier.
Par exemple, un titre dont le dividende engendre 6% de rendement rapportera 8% si on emprunte à raison de 2 pour 1 en payant 4% d'intérêts. Toutefois, les risques sont également accrus. C'est pourquoi la vente d'options d'achat couverte s'avère un moyen beaucoup plus sûr pour augmenter le taux du dividende. Cette stratégie consiste à acheter un titre, et à vendre simultanément une option qui nous oblige à le vendre dans le futur, en échange d'une prime.
Prenons un exemple avec JPMorgan Chase (JPM-N), qui génère un rendement de 3,6%. Si vous avez acheté le titre , vous pourriez vendre une option d'achat à un prix d'exercice de 25$, venant à échéance en janvier 2014. La prime actuelle s'élève à 10,30$ (voir tableau pour le prix des options). Comme le titre se transige à 33,70$, le coût final de votre achat revient à 23,40$ (33,70$ - 10,30$). Par conséquent, le rendement du dividende passe de 3,6% à 5,1%. Vous vous retrouvez avec un revenu plus élevé, et en plus, vous bénéficiez d'une certaine protection en cas de baisse du titre.
Comme vous aurez reçu 10,30$ de primes, vous commencerez à perdre de l'argent seulement à partir de 23,40$ en cas d'effondrement du titre. Bien sûr, on suppose ici que vous le conservez jusqu'à l'échéance des options, soit le mois de janvier 2014. Toutefois, il existe un certain inconvénient en cas de bonne performance du titre. Plus le prix du titre grimpe, plus les chances d'être exercé s'accroissent. Donc, vous pourriez être dans l'obligation de vendre au prix de 25$ avant l'échéance. Vous aurez toute de même réalisé un profit, correspondant à 1,60$ (25$ - le prix de revient de 23,40$) en plus des dividendes. Mais en cas d'exercice, vous recevrez votre argent et devrez trouver un autre titre intéressant afin de continuer à percevoir un revenu.
Vous avez peut-être remarqué que le 1,60$ peut être considéré en tant que revenu additionnel aux dividendes. Comme il reste environ 1 an et demi avant l'échéance, on peut rajouter une moyenne de 1,07$ par an, ce qui aboutit à un rendement total annuel de 9,7%. Pas mal lorsque l'on considère les taux ridicules qu'offrent les bons du trésor!
Néanmoins, s'agit-il d'une bonne stratégie? Les lecteurs qui nous connaissent savent que nous ne sommes pas friands des dividendes. La raison est bien simple : en général, le gain en capital surpasse de loin le taux des dividendes. Or, pour nous, il ne subsiste aucune différence entre recevoir 10% de dividendes ou vendre 10% de nos actions chaque année au fur et à mesure qu'elles s'apprécient. Pour la plupart des gens cependant, recevoir un revenu régulier donne un certain sentiment de sécurité. Et cette perception les amène à négliger l'analyse de la société qui s'avère bien plus importante. Par exemple, si JPMorgan faisait banqueroute, plus de 10 ans de dividendes seraient nécessaires afin d'assurer la simple récupération de son capital. Et ici, nous tenons compte du taux élevé de 9,7% obtenus par nos calculs. Autrement, à 3,6% de rendement, il faudrait 28 ans!
Le coût d'opportunité s'avère également très élevé lorsqu'on limite les gains uniquement aux dividendes. Si le titre se transige à 50$ dans 1 an et demi, on aura sacrifié 50% de gains, ce qui correspond à plus de 5 ans de dividendes.
Finalement, ne terminons pas sans discuter d'un risque majeur pouvant frapper un titre. Il s'agit de la suspension du dividende! Cette éventualité peut survenir, et c'est pourquoi il demeure crucial de suivre l'évolution de la société afin de s'assurer de sa solidité en tout temps.