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Lorsque les dirigeants d'une entreprise publique vendent des actions sur le marché, plusieurs raisons peuvent justifier ce geste. Il peut s'agir d'un besoin immédiat de liquidités ou d'une stratégie de diversification afin de diminuer le risque. Pour un dirigeant, un revirement négatif de l'entreprise comporte un risque double. En effet, en plus de perdre son poste de dirigeant, les actions qu'il détient risquent de s'effondrer. On peut donc facilement comprendre pourquoi un initié peut rechercher un minimum de diversification.
Toutefois, lorsque ces mêmes initiés procèdent à des achats, on doit habituellement leur attribuer une seule raison : ils révèlent leur optimisme quant au cours futur de l'action.
Le tableau suivant s'avère très révélateur. On constate que les initiés ont régulièrement acquis l'action de leur banque. On peut reculer aussi loin que 2010 : que des achats! Lorsque certains d'entre eux exercent leurs options, ils les conservent. Or, nous voyons fréquemment des dirigeants exercer leurs options afin de pouvoir vendre les actions ainsi acquises à moindre prix. Nous ne considérons pas cela nécessairement comme étant des ventes, puisque la plupart du temps, l'initié procède ainsi simplement pour éviter de se retrouver avec trop d'actions. Dans le cas de la banque Access National, les options ont servi à acheter davantage d'actions.
Ce qui s'avère encore plus surprenant lorsque l'on consulte le tableau, c'est que le chef de la direction, Michael Clarke, a encore acquis d'autres actions tout récemment, même si le titre s'est apprécié significativement depuis l'année 2010. Alors qu'à l'époque, il ne payait que 6$ l'action, il est disposé aujourd'hui à payer 10$.
Notons que cette petite banque a affiché une performance impressionnante malgré la crise. Comme la plupart des sociétés financières, le rendement sur l'équité s'est effondré durant 2008 et 2009. Au quatrième trimestre de 2011, le rendement sur l'équité annualisé surpassait les 15%, et ressemble davantage aux rendements que dégageait la banque avant la crise. Quant aux prêts douteux, ils ont récemment atteint un bas niveau, nous faisant presque oublier qu'il y a eu une crise financière. Bref, malgré la hausse du titre, M. Clarke semble rester bien optimiste quant aux perspectives futures.
En tant qu'investisseurs, nous voulons idéalement que les dirigeants soient dans le même bateau que nous. Nous savons ainsi qu'ils ne dilapideront pas le précieux capital de la compagnie, qui est constitué principalement des profits cumulés avec les années.