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C'est la folie des poursuites depuis la crise. Tout récemment, la FHFA (Federal Housing Finance Agency) s'est attaquée à 17 institutions financières pour les produits hypothécaires ''subprimes'' qui avaient été vendus. Même General Electric est visée par ce recours, alors que certaines hypothèques avaient été vendues à Fannie Mae et Freddie Mac.
Ce qui est ironique, c'est que Fannie et Freddie étaient supposées être des ''experts'' dans ce domaine. C'est un peu comme si un marchand de fruit vendait une assurance à une compagnie d'assurance, et que cette dernière se plaignait de ne pas avoir été bien éclairée ou conseillée sur le produit vendu.
Les commentaires qui suivent sont tirés du rapport annuel de Fannie Mae de 2002 :
''Notre défi consiste à garder le cap avec le rêve américain, car pour la prochaine décennie et davantage, la demande pour les maisons va augmenter plus vite que jamais''
''Les bulles immobilières sont difficiles à créer dans un pays. Le marché immobilier des États-Unis n'a jamais affiché le comportement cyclique que l'on retrouve dans les actions ou les ressources naturelles. En réalité, le prix des maisons n'a jamais chuté depuis la Grande Dépression.''
Traduction : l'immobilier croîtra toujours, et nous avons étudié l'histoire des États-Unis assez longtemps pour le savoir.
''Nous devons fournir le capital nécessaire afin que les institutions puissent prêter. Nous avons besoin d'elles pour atteindre notre objectif d'amener deux billions de dollars aux familles ciblées, et nous le faisons en fournissant aux prêteurs des outils technologiques avancés pour leur souscription de prêts.''
Traduction : nous sommes les experts en hypothèques, et nous aidons les banques dans leur processus de prêts.
''En 2001, nous estimons que 1,3 millions d'acheteurs de maisons - dont beaucoup d'entre eux sont des familles à faibles revenus ou dont le crédit est entaché - ont financé leurs prêts ''subprime'' à des coûts élevés. Beaucoup de ces familles auraient pu se qualifier à des taux plus bas avec nous.''
Traduction : nous voulons les prêts ''subprimes'', et nous souhaitons les offrir à des taux plus bas que nos compétiteurs,
Est-il possible que 17 institutions financières aient toutes réussi à berner Fannie et Freddie, les experts dans les hypothèques ''subprimes''? Ou ne serait-ce pas plutôt une tentative par le gouvernement de récupérer désespérement de l'argent, alors que le délai pour poursuivre ces institutions était sur le point d'expirer?
Nous pensons que ces interminables poursuites nuisent beaucoup à la reprise. D'un côté, le gouvernement souhaiterait que les banques prêtent davantage pour aider l'économie, et de l'autre, on les assomme de toutes parts. On souhaite qu'elles nous prouvent qu'elles peuvent subir à nouveau une crise comme celle de 2008, en leur infligeant des restrictions sur leurs capitaux. On leur demande de dédommager les victimes de la crise, même si la plupart d'entre elles ont failli s'éteindre suite à cette même crise.
Tout reste une question de politique! Si la population approuve ces poursuites, on gagne du précieux capital politique à le faire. L'ennui, c'est qu'on se tire dans le pied, alors que ces actions entraînent irréfutablement un risque vers une nouvelle récession, ou du moins, un ralentissement important dans la reprise économique.