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La lettre des actionnaires de Berkshire Hathaway a été publiée il y a quelques jours. Nous relevons certains points intéressants, comme la comparaison entre deux piles d'actifs, dont l'une est uniquement constituée d'or, et l'autre, de plusieurs actifs produisant d'importants revenus. Son plus gros argument contre l'or se concentre sur le fait que pour obtenir un profit avec ce métal précieux, on doit nécessairement pouvoir le revendre plus cher à d'autres investisseurs. Durant tout le temps de sa détention, aucun profit n'est généré.
M. Buffett discute également des rachats d'actions, et mentionne l'effet de la hausse du prix de l'action IBM sur son investissement. Berkshire a acquis des actions pour un total d'environ 11G$. Comme la société rachète son propre titre, il souligne qu'en tant qu'actionnaire à long terme de la compagnie, nous devrions espérer que le titre stagne ou même baisse pendant quelques années. En effet, un rachat d'actions s'avèrera nettement plus avantageux pour les actionnaires patients si le titre est racheté à des niveaux inférieurs. Avec un même montant d'argent, la société peut racheter beaucoup plus d'actions si le prix est moindre.
La lettre démontre également l'optimisme de Buffett concernant l'immobilier. Actuellement aux États-Unis, il se crée davantage de ménages que de nouvelles maisons. Nous assistons à une situation complètement opposée à celle qui prévalait avant la crise. Par conséquent, la présente tendance augure bien pour l'immobilier à long terme. Dans une entrevue accordée à CNBC hier matin , M. Buffett a déclaré qu'il aimerait pouvoir acheter des millions de maisons en utilisant des hypothèques aux taux de 30 ans, afin de les revendre dans cinq ans.
Finalement, l'oracle d'Omaha établit un constat intéressant qui passera probablement inaperçu auprès du public. Il déclara que tout le monde a participé au comportement destructif qui a mené à la crise, en croyant que le prix des maisons allait monter infiniment. Il réfère au gouvernement, aux prêteurs, aux emprunteurs, les médias et les agences de notation. Toutefois, il ne s'arrête pas là. Il précise que parmi ceux qui ont perdu leur maison, il y avait beaucoup d'emprunteurs qui ont pu monétiser la hausse de la valeur de leur domicile lorsque celui-ci s'appréciait. Ces cas ont été rendus possibles par le biais des refinancements d'hypothèque. Par conséquent, ces gens s'en sont retrouvés gagnants, alors que les prêteurs (les banques) ont été les victimes! (Nous entendons déjà les sympathisants du mouvement ''Occupy Wall Street'' crier au scandale!)
Une telle affirmation, pour laquelle nous sommes tout à fait d'accord, contraste un peu avec l'image qu'il semble vouloir créer aux yeux des personnes moins bien nanties. Sa bataille pour l'augmentation de l'impôt des riches a fait couler beaucoup d'encre dans les médias. Son influence se fait fortement sentir alors que la fameuse taxe proposée par M. Obama a été baptisée la ''Buffett Tax''. Ironiquement, quelques temps après, M. Obama a suggéré d'abaisser le taux d'impôt corporatif de 35% à 28%! Traduction libre : les personnes riches dont la fortune est liée à une corporation et qui n'ont pas l'intention de se verser des dividendes ou de vendre leurs actions seront en fait ''avantagées''!