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Le 20 avril 2010, une catastrophe sans précédent est survenue dans le golfe du Mexique, alors qu'une des plates-formes de BP explosa. Le titre du géant pétrolier (BP-N) amorça sa longue descente. Les actionnaires ont dû composer avec une chute d'environ 55% au moment où le titre atteignit son creux.
Nous nous rappelons bien le jour où la coupure du dividende fût annoncée. Nous étions à la mi-juin, et nos espoirs reposaient sur un renchérissement de l'escompte sur ce titre. Bien des investisseurs le détenaient uniquement pour son dividende. Et comme pour bien des entreprises, ''dividende'' va de pair avec ''stabilité'' et ''solidité''.
Or, nous avons plutôt l'habitude de considérer les dividendes réguliers comme étant une sorte de passif. Il s'avère extrêmement difficile pour la direction d'une multinationale de prendre une décision éclairée lorsque vient le temps de réduire un tel passif. Toute décision à son endroit est lourde de conséquences. Mais BP était au pied du mur suite au désastre du golfe dont les coûts totaux restaient inconnus : le dividende a été suspendu pour le reste de l'année.
Suite à cette mauvaise nouvelle, le titre ne subit point une nouvelle fonte significative. Pourtant, nous espérions un prix d'environ 20$. Nous avons donc préféré rester sur les lignes de côté. Quelques mois plus tard, nous réalisons qu'on avait peut-être versé dans l'exagération vis-à-vis les pires scénarios possibles pour BP. Et il est toujours avisé de procéder à une rétrospection, à savoir si nous aurions dû saisir le titre à 28$, comme nous l'envisagions.
La société dégageait un profit d'environ 20G$ par an. Le retrait du dividende lui permet donc d'épargner la moitié de ses profits. Par conséquent, même si la société voyait son bénéfice fondre de 50%, elle disposerait de 10G$ par an afin de pourvoir aux coûts du déversement ainsi que d'éventuelles poursuites. C'est pourquoi la mauvaise nouvelle concernant le dividende constituait en fait un élément clé pour considérer l'achat du titre.
Nous étions bien au fait de cette ''bonne nouvelle'', mais avons-nous été trop gourmands quant à l'escompte sur le titre (nous espérions 20$, nous aurions pu obtenir 28$)? Certes, il est trop facile de se prononcer ainsi suite à un rebondissement du prix (il est présentement à 49$). Cependant, il nous est difficile de penser qu'il ne s'agissait pas d'un achat offrant un bon potentiel par rapport aux risques. Malgré les nombreuses poursuites pouvent envoyer BP sur le banc des accusés, nous pensons que les règlements en argent seront étalés sur une période de temps assez longue, suffisamment pour permettre à la société d'engranger les profits nécessaires pour les absorber.