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''Buvez moins, travaillez plus!'' C'est ainsi que s'exprima celle que l'on qualifie comme étant une des femmes les plus riches du monde, l'australienne Gina Rinehart. Dans un article du magazine Australian Resources and Investment paru il y a deux semaines, elle déclara : ''Si vous êtes jaloux des mieux nantis, ne restez pas là à vous plaindre. Faites quelque chose pour faire plus d'argent, buvez moins, fumez moins et passer davantage de temps à travailler qu'à socialiser.''
Ces commentaires découlent de l'irritation que la guerre des classes sociales cause entre riches et pauvres. Fatiguée d'être critiquée par les gens envieux, elle donne son point de vue par rapport aux raisons du déclin économique de l'Australie en général. Selon elle, les taxes et les salaires élevés, ainsi que la forte réglementation nuisent au développement économique. Elle mentionne que le fait de taxer les mieux nantis nuit à la classe moyenne de même qu'aux gens les plus pauvres.
Mme Rinehart n'y va pas de main morte. Elle déclare également que le salaire minimum devrait être abaissé, alors qu'il oscille autour de 15$ l'heure actuellement. Quoique nous estimions que le ton utilisé dans ses déclarations attisera assurément les confrontations, l'une de ses affirmations mérite d'être soulignée :
''Il n'existe pas de monopole sur le fait de devenir millionnaire.''
Depuis un certain temps, on décrie constamment l'écart des inégalités. Pourtant, nous vivons dans une société où réaliser ses rêves s'avèrent encore possible. Mme Rinehart cite en exemple des personnes proches d'elles qui ont réussi. Ses deux grands-pères ainsi que trois de ses amis ont démarré avec presque rien, et sont devenus riches. L'un d'eux a commencé en nettoyant des tables et a démarré une compagnie de transport. Un autre provenait d'une famille d'immigrants pauvre et est devenu le roi des écrevisses en Australie. Un troisième emprunta de ses amis afin de fonder la chaîne Hungry Jack's, qui constitue maintenant le deuxième plus grand franchisé de Burger King au monde, avec quelques 300 restaurants en Australie.
''Vous ne pouvez pas devenir riche sans travailler fort, prendre des risques, investir et réinvestir vos profits''.
Les exemples qu'elle cita constituent des modèles intéressants à suivre. Toutefois, il en va autrement de Mme Rinehart puisqu'elle a bénéficié d'un grand héritage, alors que son père décéda en 1992. Elle hérita de la gouvernance de l'importante société Hancock Prospecting en Australie. Selon différents estimés qui varient selon les sources (ses sociétés sont privées, et non publiques), Mme Rinehart pourrait être la femme la plus riche du monde. Faire la morale aux travailleurs après avoir bénéficié d'un si gros coup de main de la part de sa famille relève presque de l'insulte.
Il s'avère tout à fait vrai qu'en travaillant fort, on peut accomplir beaucoup. Il s'agit d'une valeur que l'on devrait véhiculer partout dans la société, si l'on souhaite réduire les inégalités de richesse. On doit cependant prendre soin de le faire avec tact et empathie. S'il est vrai que les riches ne sont pas tous malhonnêtes, les personnes moins bien nanties ne sont pas toutes jalouses et paresseuses.