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Hier, la société Becker Milk Company (BEK.B-T) annonça ses résultats financiers pour son exercice se terminant le 30 avril 2012. En plus du dividende habituel de 70 cents par année, un dividende extraordinaire de 1.25$ sera versé au mois de juillet. Au prix du titre d'hier (12,50$) au moment de l'annonce, le rendement de ce dividende s'élevait à 10%. Rappelons-nous qu'en 2009, un dividende de même nature de 2,00$ avait été distribué.
Cette société n'affiche pas de croissance. Les dirigeants semblent avoir adopté le statu quo. Pourtant, peu avant la crise, ils avaient annoncé qu'ils recherchaient la vente de l'entreprise. Étant donné la rareté des liquidités lors de la débâcle financière, le projet de vente a été mis sur la glace. Toutefois, malgré le regain de vigueur du marché immobilier canadien, nous n'avons pas assisté à la remise en place d'une stratégie quelconque pour créer de la valeur pour les actionnaires.
Un dividende spécial de 1.25$ s'avère certes intéressant, mais la valeur marchande des actifs récente connue de la société s'établissait à 17$ par action. Un important escompte subsiste toujours. En tant qu'investisseur avisé, on se doit d'évaluer les probabilités que l'escompte s'estompe, et ainsi profiter d'une valeur en bourse qui se rapprocherait davantage de la valeur intrinsèque.
Nous ne pouvons ignorer ici le fameux coût d'opportunité. Actuellement, dans le vaste monde de la bourse, nous dénichons régulièrement des titres intéressants. La question ne consiste pas à savoir si un titre quelconque constitue une aubaine, mais plutôt s'il s'agit de la ''meilleure'' aubaine parmi les aubaines. Comme les déboires de l'Europe continueront d'affecter les marchés pendant peut-être encore quelques années, nous envisageons la possibilité que les marchés boursiers restent peu dispendieux pour un certain temps.
Le Canada risque de connaître des difficultés à court ou moyen terme. La Chine semble subir un important ralentissement. Si par conséquent, l'immobilier canadien s'effondre, il s'avèrera fort difficile pour les dirigeants de Becker Milk de procéder à une vente des actifs de la société. Donc, l'escompte pourrait perdurer.
Évidemment, toute action intelligente de la part de la direction pourrait changer les choses. Cette dernière a la possibilité de racheter les actions sur le marché et même de procéder à des emprunts pour le faire. Elle dispose alors des capacités pour réduire l'écart entre la valeur au livre et la valeur marchande en bourse.
Malheureusement, comme nous ne pouvons pas décider à sa place, nous devons envisager la possibilité que rien ne soit fait avant longtemps. Un investisseur qui attendrait patiemment risque de rater des opportunités ailleurs. Ainsi, son coût d'opportunité serait élevé dans un scénario d'inaction de la part des dirigeants, et pour cette raison, nous évitons et ignorons beaucoup de titres malgré les escomptes qu'ils offrent. Toutefois, nous gardons toujours un oeil sur ces titres! Tout peut changer en peu de temps!