BLOGUE. Plusieurs sociétés cotées en Bourse offrent à leurs employés la chance d'acquérir des actions de l'entreprise à des conditions avantageuses. Nous avons récemment discuté avec un salarié qui bénéficie d'un tel programme. Il peut acheter des actions de son employeur, et ce dernier cotise à raison de 50% de la quantité. Par exemple, si notre individu met la main sur 300 actions, la société pour qui il travaille lui remettra 150 actions supplémentaires.
Un tel cadeau correspond à un escompte de 33%, si l'on fait abstraction des impôts à payer sur l'avantage imposable qui en découle. En effet, un certain impôt payable est à prévoir. Notons également que la quantité pouvant être acquise est limitée à un pourcentage du salaire.
L'élément le plus intéressant dans ce programme réside dans la possibilité de vendre ses actions à tous les ans, durant certaines périodes prévues à cet effet. Il ne s'avère point nécessaire de les conserver pendant plusieurs années. Par conséquent, même si les actions de l'employeur du salarié accusent une certaine baisse suite à leur acquisition, les chances de dégager un profit demeurent excellentes.
Le salarié avec qui nous discutions nous apprit que plusieurs de ses collègues n'utilisaient pas cette offre. Pourtant, ils gagnent des salaires leur permettant aisément d'acquérir le nombre maximal d'actions. Toutefois, pour des raisons d'insouciance ou de négligence, ils préfèrent laisser de côté cette opportunité.
Notre interlocuteur comprenait difficilement le comportement de ses collègues. Ils agissent un peu comme s'ils balayaient de l'argent dans les poubelles, afin d'éviter d'avoir à se pencher pour la ramasser.
Une mise en garde s'impose concernant l'accumulation d'actions ou d'options en jeu pour les employés. Si un individu travaille pour une entreprise, son sort financier dépend fortement de cette entreprise. Par exemple, la faillite de la société conduira vraisemblablement à des licenciements. Par conséquent, s'il a accumulé un nombre importants d'actions ou d'options non exercées, ces dernières perdront beaucoup de valeur au même moment où il risque de perdre son emploi. Il s'avère déjà bien difficile d'être congédié! Pourquoi prendre le risque supplémentaire de perdre de l'argent en plus? Les ex-employés d'Enron en savent quelque chose!
Donc, l'opportunité dont nous discutions constitue un investissement intéressant dans le contexte où les actions peuvent être vendues à court terme. On évite ainsi de les accumuler, et l'on peut ainsi diversifier son portefeuille dans d'autres titres.
Au sujet des auteurs du blogue : Patrick Thénière et Rémy Morel sont propriétaires de Barrage investissement privé, une firme montréalaise de gestion d'actifs. www.barragecapital.com