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Depuis la crise, nous sommes souvent témoins de critiques sévères envers les insitutions qui ont bénéficié de l'aide du gouvernement. La société d'assurance American International Group (AIG-N) fut probablement la plus critiquée, car le sauvetage financier comprenait un montant colossal de 182G$. Les payeurs de taxes avaient déboursé cette énorme somme afin que la société demeure en vie.
Au 31 décembre 2007, la valeur total de AIG s'élevait à 151G$. Aujourd'hui, cette valeur se situe à 58G$. Toutefois, une importante restructuration a eu lieu. Le pourcentage des actions détenues par le gouvernement a atteint 92% en 2011. C'est pourquoi malgré l'amélioration des résultats de la société, ainsi que ses nombreuses ventes d'actifs, les actionnaires n'ont jamais récupéré leur argent.
Voici l'évolution d'un 100$ investi dans ce titre, au cours des cinq dernières années, au 31 décembre de chaque année respectivement :
2007 : 100,00$
2008 : 2,91$
2009 : 2,77$
2010 : 5,33$
2011 : 2,62$
2012 : 3,98$
On peut constater que les actionnaires ont perdu 96% de la valeur de leur investissement depuis 2007. Pendant ce temps, l'indice S&P 500 a généré 8% de profit lorsque l'on inclut les dividendes versés. Quant au gouvernement, il a récupéré la totalité de sa mise de fonds et a empoché un profit de près de 23G$!
À n'en point douter, le sauvetage a permis de conserver la société en vie. Toutefois, il ne s'agit plus de la même société. La haute direction fut changée, et les actionnaires qui détenaient les actions en 2007 ont presque tout perdu.
Par conséquent, on peut affirmer qu'en bout de ligne, le sauvetage fut financé par les actionnaires, et non par le gouvernement. Ce dernier a maintenant vendu la totalité de sa participation dans la société, avec profits.
D'ailleurs, l'ancien dirigeant d'AIG Maurice ''Hank'' Greenberg a tenté de poursuivre le gouvernement américain, stipulant que les termes du sauvetage défavorisaient trop les actionnaires. Comme il détenait 12% des actions avant la déconfiture de la société, il avait tout intérêt à essayer de récupérer de l'argent.
Nous ne pensons pas que les anciens actionnaires d'AIG devraient être dédommagés. Toutefois, l'idée bien répandue à l'effet que la société a reçu de gros cadeaux au détriment des payeurs de taxes s'avère trompeuse. On devrait plutôt reconnaître que contrairement au gouvernement, les actionnaires ont presque tout perdu dans cette aventure.
Au sujet des auteurs du blogue : Patrick Thénière et Rémy Morel sont propriétaires de Barrage investissement privé, une firme montréalaise de gestion d'actifs. www.barragecapital.com