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Dans un article de CNBC, on mentionne les résultats d'un sondage effectué par GlobeScan, qui révèle quelque chose qui nous surprit un peu. Apparemment, le nombre de personnes aux États-Unis qui croient que les riches méritent leur richesse n'aurait pas diminué au cours des ans passés (le taux est toujours de 58%). Il semble que malgré le mouvement Occupy Wall Street ainsi que les campagnes politiques contre les mieux nantis, il existe encore beaucoup de gens exprimant une opinion positive sur la richesse.
Un autre sondage, cette fois-ci effectué par Gallup, démontrerait que les gens ne souhaitent pas nécessairement prendre l'argent des mieux nantis afin de réduire l'écart de richesse qui sévit dans la société. Ils opteraient plutôt pour une meilleure accessibilité à l'abondance. Autrement dit, on veut jouir de la possibilité de devenir riche soi-même!
Cette attitude contraste quelque peu avec celle de plusieurs pays européens. En France, par exemple, seulement 31% des répondants pensent que les mieux nantis méritent ce qu'ils ont. À noter que les résultats les plus élevés parmi les pays développés sont pour l'Australie, le Canada et les États-Unis, alors que les pires résultats proviennent de la Grèce, la Russie et l'Espagne.
Nous verrons dans plusieurs années de quelle façon ces attitudes influenceront la productivité de ces pays. Personnellement, nous pensons que plus les membres d'une population sont motivés à réussir financièrement, plus leur pays est appelé à prospérer. Nous croyons davantage en genre de nivellement par le haut, un peu comme dans une classe d'élèves.
Comme tout le monde jouit de capacités différentes, certains élèves sont plus doués et réussissent plus facilement. L'approche qui est normalement retenue consiste à aider les élèves qui sont en difficulté, afin de les aider à se rapprocher de la performance des meilleurs élèves. Quant à ces derniers, ils sont félicités et encouragés à continuer. Imaginez un instant si l'on punissait ceux qui réussissent! Avec le temps, toute la classe deviendrait médiocre.
Pour en revenir aux mieux nantis, nous assistons certes souvent à des abus de rémunération et à des comportements immoraux. Et malheureusement, la tendance à généraliser est très tentante. Ce phénomène de la généralisation a pris des proportions tellement gigantesques que dès qu'une personne atteint un rang élevé, on suppose souvent qu'elle a réussi par des moyens douteux, jusqu'à preuve du contraire. Une telle attitude risque d'amener les enfants et les jeunes adultes à ne pas imiter ceux qui réussissent. Qui voudrait s'efforcer de devenir une mauvaise personne?
Pour l'investisseur, supposer que les dirigeants de sociétés ne sont pas tout à fait honnêtes va de soi. Dans l'analyse de nos titres, nous cherchons à éviter les mauvaises surprises et les risques qui en découlent. Un dirigeant malhonnête constitue l'un de ces risques. Mais en tant que citoyens, donnons parfois le bénéfice du doute!
P.S.: Il aurait été édifiant d'avoir la ventilation des opinions entre l'ouest et l'est canadien. Nous sommes presque certains que l'ouest afficherait un taux élevé dans le sondage par rapport à l'est.