Julie Hubert a lancé Workland afin de faciliter la vie des jeunes professionnels insatisfaits de leur travail, mais hésitants à chercher un autre emploi. Faisant valoir que 70 % des travailleurs des générations X et Y prévoient changer d’emploi, la femme d’affaires a conçu un site leur permettant de chercher un poste répondant mieux à leurs attentes : « Les gens attendent de ressentir le besoin de quitter leur emploi pour commencer à chercher, alors que ça devrait être un processus continu », explique Julie Hubert, pdg Workland.
Afin de permettre aux candidats de trouver un meilleur «match», Workland impose à ses candidats une longue liste de questions sur leurs préférences, comme le fait le site de rencontres eHarmony. « Remplir le questionnaire, c’est une bonne heure d’investissement, mais ça permet d’éviter les surprises, puisque les attentes du candidat en matière d’échelle salariale, de culture d’entreprises, d’horaires sont connues », soutient Julie Hubert.
Grâce à ce questionnaire exhaustif, qui comprend des questions de personnalité, l’algorithme du site génère un pourcentage de «match» entre chaque candidat et chaque poste. Pour les employeurs, qui reçoivent des listes de candidats classés en ordre décroissant de compatibilité, le site permet de gagner du temps, puisqu’ils n’ont pas à trier eux-mêmes les candidatures. Pour les candidats, le mécanisme permet de savoir en un coup d’œil si un poste est susceptible de l’intéresser.
Workland reprend aussi certaines caractéristiques du site de rencontres extraconjugales AshleyMadison.com. En effet, le site d’emplois préserve l’anonymat de ses candidats, histoire que leur employeur actuel ne vienne pas apprendre leur démarche. Ainsi, les employeurs se voient remettre des listes de profils anonymes et doivent effectuer une requête avant de pouvoir contacter les candidats qui ont retenu leur attention.
Le site Web est gratuit pour les candidats, tandis que les employeurs paient seulement s’ils trouvent la perle rare. « On automatise en quelque sorte le processus d’un chercheur de tête et, par conséquent, c’est beaucoup moins cher », explique Julie Hubert. Les candidats les plus motivés peuvent payer entre 49 $ et 199 $ par année pour obtenir certains privilèges sur le site et, dans le deuxième cas, être assistés par un «agent de talent» dans leurs démarches.
Titulaire d’un MBA de McGill, Julie Hubert a elle-même quitté un poste de cadre chez Aliments Ultima (Yoplait) afin de lancer Workland en janvier dernier. La start-up est pour l’instant financée par elle et son associé, Jean Jobin, chef des opérations de Cascades Groupe Tissu.