BLOGUE. Le secteur financier londonien n’aura de cesse de m’étonner par sa créativité. Notamment, on lui doit Crowdcube, le premier site Internet de crowdsourcing permettant de négocier des actions et Derwent Capital Markets, le premier fonds de couverture basant toutes ses décisions d’investissement sur l’analyse des médias sociaux.
D’ici la fin de l’été, Londres donnera également naissance à DCM Capital, le premier site de courtage en ligne permettant aux investisseurs de détail de tirer parti de l’analyse des médias sociaux. Son fondateur, Paul Hawtin, est en terrain connu, puisqu’il est aussi à l’origine de fonds de couverture cité plus haut.
Le potentiel prédictif de l’analyse de l’humeur publique sur les médias sociaux a été mis de l'avant par plusieurs chercheurs. Néanmoins, la preuve que ces données permettent d’effectuer des rendements supérieurs sur les marchés boursiers reste à faire.
Derwent Capital Markets, pour sa part, a cessé ses activités moins de six mois après sa fondation : « Nous avons lancé le fonds au pire moment qui soit, alors que les marchés chutaient et que les investisseurs fuyaient la bourse, explique Paul Hawtin. Nous sommes rendu compte que nous n’avions pas assez de capital pour faire ce que nous voulions, alors, nous avons rendu l’argent en juillet 2011.»
Depuis lors, Hawtin travaille au lancement d’un site de courtage en ligne offrant des données sur l’humeur public sur les médias sociaux. Le nouveau site, qui portera le nom de DCM Capital, permettra de transiger quelque 7 000 instruments financiers, dont des actions et des devises, par l’entremise de contrats de différence.
La particularité du nouveau site Internet sera d’attribuer une cote située entre 0 et 100 aux instruments couverts : « Il y plusieurs outils de mesure de l’humeur sur les médias sociaux, mais c’est facile de s’y perdre ; notre objectif était de tirer de ces données un indicateur cohérent pour prendre des décisions d’investissement.»
DCM Capital utilisera la plateforme de négociation du courtier en ligne britannique IG Markets. Ainsi, l’entreprise de six employés consacre tous ses efforts à peaufiner son algorithme. Afin d’attribuer une valeur à un message publié sur un réseau social, ce dernier tient notamment compte de l’influence de son auteur, du fait qu’il soit un consommateur ou un investisseur, du moment où le message a été publié et des mots clefs utilisés.
Le nouveau courtier en ligne, qui devrait être lancé d’ici la fin de l’été, ouvrira ses portes aux clients de partout dans le monde, à l’exception des résidents des États-Unis. Paul Hawtin doit maintenant faire la preuve que les investisseurs de détail sont plus prompts que les investisseurs qualifiés à miser leur argent… en fonction de l’humeur des utilisateurs de Twitter et de Facebook.