BLOGUE. Curieux de vivre de l’intérieur la création d’une start-up en 54 heures, j’ai décidé de me joindre à une équipe à l’occasion de la troisième édition de Startup Weekend Montréal. Après une semaine bien remplie par l’International Startup Festival et le Demo Day de FounderFuel, j’ai plongé tête première dans l’aventure le vendredi 12 juillet à 16h30. Bien que j’ai déjà assisté aux présentations de clôture de l’événement, je ne me savais pas trop à quoi m’attendre. J’étais néanmoins disposé à ne pas trop dormir et à faire l’expérience des hauts et des bas de l’entrepreneuriat en accéléré. Voici, d’heure en heure, le déroulement de ma fin de semaine peu reposante.
Sur le même sujet : Startup Weekend Montréal en photos
16h30 : J’arrive à l’Université Concordia après avoir passé la journée au Startup Festival, dont la cérémonie de clôture vient tout juste de se terminer. La salle où a lieu le cocktail est bien remplie et les discussions sont animées. Je ne sais pas trop comment l’événement fonctionne, alors, j’essaie de tisser des liens avec des participants, car je dois convaincre une équipe de me laisser documenter leurs moindres gestes durant la fin de semaine.
16h40 : Après avoir discuté avec quelques personnes qui n’ont pas d’idée à présenter, je m’introduis dans une discussion à trois. Le projet qui est en train de prendre forme est un réseau social pour les 50 ans et plus. Je ne suis pas vendu à l’idée. Je croise ensuite le chemin de Wolf Pierre Kohlberg, un étudiant à la maitrise dont le mémoire porte sur le tourisme créatif. Son projet est très simple à réaliser sur le plan technique et semble relativement facile à rentabiliser.
Le site Web imaginé par Wolf Pierre est une sorte de Groupon des trajets d’autocars, où ce sont les clients qui créent les offres. Concrètement, s’il y un spectacle à Montréal auquel un Torontois veut assister, il lui suffira de quelques clics pour noliser un autobus faisant l’aller-retour. Pour qu’il parte, il faudra toutefois qu’un nombre suffisant d’amateurs de Toronto réservent leur place. L’idée me semble difficile à battre, mais je souhaite néanmoins découvrir les autres projets avant de prendre une décision.
17h01: Adam Stelle, chef des opérations de Startup Weekend, est venu animer cette troisième édition montréalaise. Il brise la glace.
18h09 : Après une table ronde animée par Ian Jeffrey de FounderFuel, Dave McClure arrive sur scène. Il parle de ses nombreux échecs, non sans ponctuer des phrases de nombreux jurons. Après tout, il en a fait sa marque en tant qu’orateur.
19h43 : « Y a-t-il quelqu’un dans la salle qui a une idée, mais qui hésite encore à venir au micro, demande Adam Stelle? C’est le temps ou jamais. Quelqu’un? Une fois, deux fois… Vendu.» Pas moins de 42 participants viennent de présenter leur idée au micro. Ils ont eu 60 secondes et pas une de plus pour le faire. Les projets présentés n’étaient qu’au stade de concept. Plusieurs de ceux qui ont présenté ont d’ailleurs oublié de mentionner le nom de leur projet, malgré les rappels incessants d’Adam. Quelques idées saugrenues, plusieurs idées ennuyantes et plusieurs idées intéressantes. Par contre, aucune idée qui rivalise, dans mon esprit, avec celle du site d’achats groupés de trajets d’autocars.
20h04 : Rami Sayar, un développeur enthousiaste, tente de promouvoir son idée de site de partages de contenus dans la cohue. Il gesticule : « Par ici, votez pour Wrdbox, c’est par ici », s’exclame-t-il, jubilant. Pendant ce temps, je tente de repérer Wolf Pierre Kohlberg à travers la foule de participants qui s’affairent à voter en apposant leurs autocollants sur les projets qu’ils préfèrent. Seuls les projets les plus populaires seront retenus. Je finis par trouver l’Allemand, un peu à l’écart. Je lui déclare que si son projet est retenu, j’aimerais me joindre à son équipe en tant qu’observateur. Il n’y voit pas d’objection. Sur ce, je l’encourage à plonger dans la foule afin de convaincre quelques développeurs de se joindre à son projet.
20h40 : Les noms des projets retenus se succèdent et je m’impatiente d’entendre celui du projet que je préfère. Le 15e et dernier projet est annoncé et, malheureusement, aucun signe de celui qui, selon moi, avait le plus de potentiel. Décidément, ce n’est pas facile d’attirer l’attention sur un projet en 60 secondes, même avec une bonne idée.
21h00 : Je discute avec Daniel Mireault, dont l’idée de site de découvertes de photo de voyage a été retenue. Je ne comprends pas exactement sa vision, mais c’est un gars très intelligent et il a convaincu de solides développeurs de se joindre à son équipe. C’est d’ailleurs à cette équipe que Wolf Pierre, résigné, a choisi de se joindre. Je ne suis pas convaincu, car le projet est si complexe qu’il ne semble qu’à la portée de Google. Je me dirige ensuite vers l’initiateur du projet Bottle Bookings, Angelo Esposito, dont l’idée d’OpenTable des boîtes de nuit semble avoir un certain potentiel. Il m’explique qu’à Montréal et dans d’autres villes en Amérique du Nord, les jeunes achètent des bouteilles dans les boites de nuit. Il veut leur permettre des les réserver en ligne et de partager ensuite la facture avec leurs amis. Son idée semble logique, et il y a sans aucun doute un marché, mais j’ai l’impression que c’est un produit qui a plus de potentiel à New York qu’à Montréal.
Finalement, je vais discuter avec Chantale Streeting, une Franco-ontarienne d’Ottawa dont l’idée me semble plus prometteuse. Elle souhaite développer une application mobile tirant parti de la géolocalisation afin d’afficher les prochains événements ayant lieu dans les alentours. Cette dernière a une technique en informatique et la petite équipe qui s’est jointe à elle semble réunir une bonne combinaison de talents. Elle accepte d’emblée ma proposition de documenter la création de la start-up qui devrait prendre forme autour de son idée au courant des 54 prochaines heures.
22h10 : Les membres de l’équipe de Today in the City, c’est le nom du projet, se sont entendues sur les grandes lignes du produit. De nombreux modèles d’affaires basés sur différents produits publicitaires ont été évoqués, mais pour l’instant, la priorité va au développement de ce qu’on appelle en anglais un minimal viable product (MVP), c’est à dire un produit le plus rudimentaire possible tout en étant viable.
22h36 : Les tâches viennent d’être réparties.
Benjamin Lourtau, qui terminera bientôt sa maitrise en neurophysiologie à McGill, utilisera les API de différents sites afin d’en extraire les données sur les événements. Titulaire d’un baccalauréat en génie minier, Benjamin a appris à programmer sur le tas. Victor Parmar travaillera de concert avec Benjamin. Titulaire d’une maitrise en informatique, il est programmeur chez Morgan Stanley, à Montréal.
Michael Lakhia, titulaire d’un DEC en informatique, a la responsabilité critique de développer l’interface d’utilisation de l’application. Autodidacte, il fait autant de la programmation que du design. Richard Mutezintare, titulaire d’un baccalauréat en informatique, est responsable de la base de données.
Sarah Moumne, une étudiante en marketing à l’Université Concordia, s’occupera du plan de marketing. Jason Janes, un homme d’affaires de St. John's (Terre-Neuve) qui a lancé plusieurs start-ups, s’occupera du développement des affaires et du marketing. Ce dernier est en train de mettre sur pied un espace de coworking à St. John's (Common Ground) et souhaite y organiser un Startup Weekend. S’il est ici en fin de semaine, c’est en grande partie afin d’en apprendre plus sur le fonctionnement de l’événement. Quant à Chantale, elle s’occupera du design, de l’interface et de déterminer les grandes orientations du projet.
12h16 : Chantale vient de reprendre le contrôle du nom de domaine todayinthecity.com. Elle l’avait enregistré il y a deux ans, lorsque l’idée du site Web lui était venue pour la première fois. Elle n’y avait pas donné suite, si bien qu’elle ne se souvenait plus du nom du registraire qu’elle avait alors utilisé. Le véritable travail peut maintenant commencer.
1h01 : Il ne reste que Victor, Michael, Chantale et moi. L’hébergeur a été lié au nom de domaine, mais on n’arrive toujours pas à accéder au site Web. Selon Victor, c’est un problème de cache.
1h36 : Je viens de passer les dernières minutes à discuter avec Jamie Klinger de son projet personnel de monnaie virtuelle, Joatu.com. Pour lui, ce n’est pas tant une idée de start-up qu’un moyen de transformer le monde. Il avance qu’un jour, ce type de plateformes pourrait remplacer les gouvernements municipaux. C’est le type d’échanges qui font la force de Startup Weekend. Je sens que je vais faire le plein de nouvelles idées en fin de semaine, mais pour l’instant, je suis mort de fatigue. Il ne reste que Chantale et moi. Je jette la serviette. Je prends congé, non sans lui avoir demandé si elle avait l’intention de dormir cette nuit. Elle me dit qu’elle est aussi très fatiguée et qu’elle dormira dans le camion d’un ami, stationné pas très loin.
Samedi
6h55 : En arrivant, je constate que la salle est vide. Il n’y a même pas de participant endormi en dessous des tables. Certains ont pourtant amené leur sac de couchage, mais l’université leur a réservé un local où ils peuvent dormir. Si je me suis pointé aussi tôt, c’est parce que le compte Twitter de Today in the City m’a interpellé à vers 6h00. En me réveillant, j’en ai tiré la conclusion hâtive que l’équipe dont j’étais supposé suivre les moindres gestes avait repris le travail.
8h51 : Après un petit-déjeuner-conférence où il a été question de modèles d’affaires, je retrouve les membres de l’équipe. Chantale semble très fatiguée. Lorsque je lui demande si elle a dormi, elle me confie qu’elle n’a pas dormi plus de 45 minutes. Entre autres choses, elle a notamment créé le logo de Today in the City. À 6h00, elle a aussi publié un certain tweet…
11h22 : Les mentors circulent de table en table pour prodiguer des conseils. Mathieu Perreault, de Google, discute avec Chantale. Il semble trouver le concept de l’application un peu ordinaire : « S’il y a une app qui fait à peu près la même chose, les juges vont rapidement vous écarter en disant que ça a déjà été fait. Vous devriez ajouter un twist à votre app. Par exemple, il y avait une app qui permettait de voir les bars où il y avait plus de femmes que d’homme, par exemple. »
13h07 : Today in the City est à la croisée des chemins. Marcus Daniels, directeur général de l’incubateur torontois Extreme Startups, conseille à Chantale de viser une niche afin de séduire une communauté de passionnés : «Votre produit a besoin d’avoir une masse critique d’utilisateurs pour être intéressant pour un investisseur. C’est encore un espace il n’y a pas de leader, mais il faut que vous vous démarquiez pour avoir une chance. » Chantale se rend compte qu’il a raison. Il est question de viser uniquement les groupes de musique, une proposition à laquelle se rallie d’emblée Jason. Chantale n’est pas certaine. Elle souhaiterait avoir des avis d’utilisateurs potentiels avant de trancher.
13h22 : Michael vient de finaliser le prototype d’interface utilisateur. Il est simple et efficace. Tout le monde le félicite.
14h59 : Christian Lavoie, un ancien de Google, est le troisième mentor à conseiller à Chantale de viser une niche : « Votre problème en est un reel, mais ça va être difficile de trouver le moyen de tout agréger. Commencer dans une niche est une bonne idée. C’est une stratégie qui a marché pour Facebook et ça n’empêche pas de tenter de conquérir d’autres segments ensuite. » La perspective de revenir à sa vision initiale en procédant par étapes, une niche à la fois, semble plaire à Chantale.
15h11 : La période d’incertitude pour Chantale est terminée. C’est décidé, le prototype de Today in the City qui sera présenté aux juges demain sera une application destinée aux amateurs de musique indépendante. Il y a beaucoup de groupes indépendants à Montréal et il devrait être relativement facile de les convaincre d’entrer eux même leur événement dans l’application, si on les convainc qu’ils obtiendront de la visibilité en échange. Pour les développeurs, aller chercher les données de Last.fm, Meetup.com et du site Web Indie Montréal ne semble pas un problème. Lorsque Jason demande à Victor si c’est possible de faire du scraping pour obtenir les données d’Indie Montréal, il répond tout est possible en riant. Pour lui, rien ne semble compliqué.
18h53 : Chantale est morte de fatigue. Il est évident qu’elle ne pourra pas penser clairement avant d’avoir dormi. Après s’être informée de la progression du travail de chacun, elle prend congé pour aller dormir.
18h58 : Richard, qui est responsable de développer le backend, travaille d’arrache-pied pour bâtir un système solide sur lequel l’application pourra évoluer. Victor et Michael, pour leur part, croient qu’il en fait trop et commencent à s’impatienter. Michael soutient qu’il faut avoir un produit fonctionnel avant midi demain, histoire d’avoir assez de marge de manoeuvre. Il propose donc à Richard de changer d’approche s’il n’a pas terminé à 20h30. « Si ça ne fonctionne pas à 20h30, jette tout et recommence avec Azure », dit-il. Richard acquiesce.
20h10 : Victor et Benjamin jouent à des jeux en ligne. Ils ont passé la journée à extraire des données à partir de différents API. À présent, ils sont prêts à les entrer dans la base de données dont Richard est responsable.
20h22 : Sarah est fatiguée. Elle a travaillé toute la journée sur le plan d’affaires et le plan de marketing. « J’aurais des questions pour Chantale, mais elle n’est pas là, alors, ça ira à demain », dit-elle avant de partir.
20h53 : Il ne reste plus que moi et trois développeurs à la table. Je parcoure la salle pour me délier les jambes et je me rends compte que les membres des autres équipes sont presque tous encore en train de travailler. La stratégie de Chantale de faire une nuit blanche vendredi n’était sans doute pas gagnante. Si elle avait dormi davantage, elle aurait pu rester plus tard, ce qui aurait sans doute incité les membres de son équipe à rester.
20h58 : Victor s’exclame : « Ca marche! », l’air soulagé. Il est lui aussi très fatigué. Il y a encore quelques problèmes, mais rien de trop préoccupant.
22h15 : Il ne reste plus que Richard et moi à la table de Today in the City. C’est à mon tour de m’en aller. Richard, qui reconnait être perfectionniste, ne semble pas être sur son départ.
Dimanche
7h59 : Aucun membre de Today in the City n’est encore arrivé. Les participants en poste sont peu nombreux dans la salle. Une pyramide de canettes de bière s’érige de sur la table de Wrdbox ; Hélène-Sarah Becotte me dit que c’est le totem de l’équipe. Longue journée en perspective. C’est la dernière ligne droite et le plus important reste à faire : préparer une présentation racoleuse. Après tout, c’est sur la base des présentations que les juges choisiront une équipe gagnante.
8h20 : Michael arrive. Il sort son portable et commence a travailler sur ce qui semble être des devoirs. Il vient d’obtenir son DEC, mais il suit quelques cours supplémentaires cet été. Il attend les autres membres de l’équipe afin de poursuivre son travail sur l’interface d’utilisation.
9h10 : Nous sommes maintenant quatre à la table, incluant moi. Jason Janes, un éternel optimiste, pense que Chantale a tout ce qu’il faut pour séduire les juges. Il explique aux développeurs ce qu’il croit être le plan de commercialisation de Chantale. Pour l’instant, il leur dit de n’afficher que les événements d’Indie Montréal pour la présentation. Il finit en précisant qu’il faudra quand même voir avec elle. Elle n’a pas encore donné signe de vie aujourd’hui.
10h01 : Chantale vient d’arriver.
12h25 : Le mentor Ludovic Dumas, associé senior chez Claridge, explique à Chantale que son modèle d’affaires basé sur la publicité ne convaincra pas les juges : « Tu dois démontrer au jury que tu as une stratégie claire pour générer des revenus ; vendre des billets de spectacles ou des produits dérivés serait une bonne stratégie », fait-il valoir.
14h20 : LP Maurice, pdg de BusBud et titulaire d’un MBA de Harvard, passe à notre table. Il aurait pu offrir de bons conseils à Chantale, mais lorsqu’il est passé à notre table hier, elle n’était pas là. Encore une fois aujourd’hui, elle n’est pas en poste. Elle est partie s’isoler pour une heure, car elle du mal à travailler dans l’environnement bruyant de Startup Weekend. Elle n’est pas la seule. J’ai moi-même beaucoup de mal à me concentrer sur les textes que j’avais prévu écrire durant la fin de semaine. J’ai du reste depuis longtemps perdu espoir d’écrire quoi que ce soit d’autre que les présentes notes.
J’interroge LP sur l’équipe qui porte maintenant le nom de TravelTile, dont fait partie Wolf Pierre. Je l’ai vu passer beaucoup de temps à cette table. Il m’explique qu’elle a «pivoté», c’est-à-dire qu’elle a réinventé son produit. Désormais, il s’agit d’un site Web permettant de découvrir des choses à faire dans chaque ville, par l’entremise de photos. Il s’agit en quelque sorte d’un TripAdvisor en photos, dont le modèle d’affaires repose sur des affiliations. Lorsqu’un visiteur clique sur une photo et réserve une activité chez un tiers comme Expedia, le site recevra une commission.
15h43 : Victor et Benjamin sont debout devant l’ordinateur de Michael. Ils semblent très préoccupés. J’hésite à les déranger, mais je demande néanmoins à Victor s’il croit que le site sera prêt à temps. « On va voir », me répond-il, avec un fou rire nerveux. Chantale n’est toujours pas revenue.
15h50 : On vient de nous annoncer que, dans 45 minutes, il faudra quitter le bâtiment pour se diriger vers la salle où auront lieu les présentations. La pression vient de monter d’un cran.
15h53 : Chantale vient de revenir. Elle travaillait avec Jason et Sarah sur sa présentation.
16h02 : L’application Web, située à l’adresse todayinthecity.com/app, est enfin fonctionnelle.
17h21 : Nous sommes maintenant dans l’auditorium où les présentations auront lieu. Heureusement que le Wi-Fi fonctionne dans la salle, car il y a un problème avec la fonction de l’application qui permet d’afficher les événements sur une carte. Benjamin y travaille d’arrache-pied.
17h36 : La première présentation, celle de TravelTile, vient de commencer. Il s’agit d’une équipe qui compte plusieurs designers et ça se voit. La présentation est visuellement riche et les photos sélectionnées par l’équipe sont bien entendu très attrayantes.
18h51 : Chantale vient de terminer sa présentation. La nervosité l’a submergée. Elle a cafouillé, n’a pas présenté les arguments les plus porteurs et, afin de reprendre le contrôle, avoue qu’elle est nerveuse. L’audience l’applaudit en signe de soutien.
Incapable de répondre adéquatement aux questions des juges, elle finit par lancer qu’elle aurait besoin d’un coach pour parler en public. Elle aurait également eu besoin de fiches attrayantes sur le plan visuel; celles qu’elle a utilisées étant composé d’à peine quelques mots sur un fond blanc, à l’exception de celle où on peut voir l’interface d’utilisation réalisée par Michael.
19h25 : Les trois premiers prix ont été dévoilés. Le troisième prix a été décerné à Matagora, un projet site web de location de locaux commerciaux et le second, à Chooz, un moteur de recherche permettant de découvrir des films compatibles avec notre humeur. Le premier prix a quant à lui été attribué à TravelTile. Daniel Mireault, initiateur du projet, prononce un petit discours d’acceptation sur scène. Il remercie LP Maurice pour sa précieuse aide.
19h35 : Après la traditionnelle photo de groupe où tous les participants montent sur scène, l’auditorium commence à se vider. Après 54 heures d’efforts intenses, les participants qui tiennent encore debout se dirigent vers le pub McKibbins afin de fêter. Je demande à Chantale si elle y va, puisque Victor, Benjamin et Jason ont l’intention d’y aller. Elle me dit qu’elle n’est pas certaine si elle se joindra au groupe.
Dans l’incertitude, je lui pose quelques questions afin d’avoir assez de matériel pour conclure les présentes notes. Elle me dit ne pas être déçue et que, pour une première participation, gagner était inespéré. Le fait que son idée ait été retenue et que des développeurs en aient fait un prototype fonctionnel est déjà très satisfaisant. Par contre, si elle pouvait faire les choses autrement, elle me confie qu’elle dormirait davantage. Quant à la suite des choses, elle compte contacter les autres membres de l’équipe au courant des prochains jours afin de voir si certains d’entre eux souhaitent continuer. Elle a également un autre projet dans ses cartons; un site Web qui permettrait à quiconque de publier un portfolio en ligne en quelques clics. Ce second projet, m’avoue-t-elle, lui tient plus à cœur que Today in the City. Si l’avenir demeure incertain pour Chantale, une chose est certaine : elle n’a pas perdu le gout d’entreprendre.
19h45 : En route vers McKibbins, Victor exprime sa frustration. Lui et les développeurs ont travaillé d’arrache-pied toute la fin de semaine et rien de ce qu’ils ont fait ne comptait pour les juges. Il fait valoir que la seule chose qui comptait, lors des présentations, était d’avoir une interface graphique attrayante. Selon lui, pour gagner, l’équipe aurait du consacré sa fin de semaine à réaliser une vidéo où on montrerait quelqu’un en train d’utiliser l’application. Cette dernière n’aurait pas même besoin de fonctionner; il suffirait de créer l’interface graphique.
20h30 : Sur la terrasse de McKibbins, l’atmosphère est à la fête. On se félicite et on se promet de rester en contact. Pierre Wolf discute avec Victor et Benjamin. Ils ont adoré son idée de site d’achats groupés de trajets d’autocars. À un moment dans la discussion, les deux développeurs lui offrent de commencer le développement du site Web gratuitement, dans leur temps libre.
Les deux informaticiens ont plusieurs projets et sont plus que jamais attirés par l’univers des start-ups. Ils suivent d’ailleurs ensemble un cours intitulé Startup Engineering par l’entremise de Coursera. Ils ont l’intention de se rencontrer régulièrement pour travailler ensemble sur ce cours. Ils ont adoré leur expérience à Startup Weekend, parce qu’ils ont beaucoup appris et fait de nombreuses rencontres intéressantes. Ils ont l’intention d’y participer à nouveau.
21h00 : Jason essaie de convaincre Adam Stelle, chef des opérations de Startup Weekend, de venir animer l’édition qu’il organise à St. John's comme il l’a fait à Montréal. Ce dernier explique qu’il n’a plus vraiment le temps d’animer des événements et qu’il a accepté de le faire à Montréal parce qu’il y était pour Startup Festival. De plus, passer quelques jours a Montréal lui a permis de segmenter en deux son trajet entre Londres et Seattle. Enthousiaste, Jason questionne Adam, qui a assisté à un nombre incalculable de Startup Weekend aux quatre coins du monde. Décidément, Jason a hâte de revivre cette expérience magique.