Si vous ne savez pas quoi faire la fin de semaine et que vous avez un intérêt pour les start-ups et les nouveaux médias, Netflix Canada a quelque chose à vous offrir au-delà des veilles séries américaines auxquelles on associe le service. Voici donc sept longs-métrages qui vous permettront d’approfondir votre compréhension de ce que constitue véritablement une start-up, de Nikola Tesla à Mark Zuckerberg.
1. Something Ventured
Il s’agit d’un documentaire incontournable pour quiconque souhaite comprendre la Silicon Valley et l’industrie du capital de risque moderne qui y vu le jour. Grâce à des témoignages de première main, dont ceux d’Arthur Rock (le grand père de tous les capital-risqueurs) et Gordon Moore (co-fondateur d’Intel), on y explique comment le nord de la Californie est devenu la capitale mondiale des microprocesseurs dans les années 1960.
Le documentaire couvre aussi les décennies suivantes, en expliquant le rôle des capital-risqueurs comme Tom Perkins (Kleiner Perkins) et Don Valentine (Sequoia Capital) dans l’émergence de géants comme Cisco, Apple et Genentech. Il nous amène même jusqu’aux débuts de la révolution des logiciels. On y apprend ainsi comment est né PowerPoint, mais aussi, comment la start-up est passée à un cheveu de fermer ses portes, lorsque le fonds New Enterprise Associates a refusé d’y réinvestir. L’un de ses associés, Dick Kramlich (un ancien collaborateur d’Arthur Rock), y a alors investi ses propres fonds, une décision téméraire qui lui a permis de réaliser un rendement exceptionnel lorsque Microsoft a acheté la start-up pour 14 millions US en 1987.
2. The Social Network
Le long métrage de fiction inspiré de la vie du fondateur de Facebook, Mark Zuckerberg, a souvent été accusé de sensationnalisme. David Fincher, qui a aussi réalisé Fight Club, a dérogé à la réalité en présentant la fondation d’une start-up comme une succession de beuveries. Toutefois, on peut tirer des conclusions des erreurs de parcours de Mark Zuckerberg exposées dans le film.
D’abord, aucun n’entrepreneur ne devrait choisir ses co-fondateurs à la légère, comme l’a fait le fondateur de Facebook. Ensuite, un entrepreneur ne devrait jamais brûler les ponts avec une firme de capital de risque, comme l’a fait Zuckeberg en se présentant en pyjama lors d’un rendez-vous avec Sequoia Capital. Une décennie plus tard, il a dû négocier avec la même firme, qui était le seul investisseur de WhatsApp. La transaction a abouti, mais au prix salé de 19 milliards de dollars US.
3. Downloaded
Le documentaire suit les co-fondateurs de Napster à l’époque où le site Web de partages de fichiers musicaux n’est ni plus ni moins qu’une start-up innovatrice. Grâce à ses investisseurs, elle tente tant bien que mal d’offrir un service fiable à ses utilisateurs tout en se défendant de faciliter le piratage.
On suit ses co-fondateurs, Shawn Fanning, John Fanning et Sean Parker dans leur descente aux enfers, alors qu’il devient de plus en plus clair que leur start-up perdra la guerre légale et d’opinion publique que lui livre l’industrie de la musique. Sean Parker, incarné dans The Social Network par Justin Timberlake, y apparait comme un jeune homme quelque peu dépassé par les événements et non pas comme tombeur disposant d’un trop-plein de confiance en lui.
4. Print The Legend
4. Print The Legend
Le documentaire produit par Netflix raconte la révolution de l’impression 3D par le prisme MakerBot, la start-up qui a démocratisé la technologie. On y fait la connaissance de ses trois co-fondateurs, des idéalistes pour qui la révolution de l’impression 3D est indissociable du mouvement open source.
On y voit MakerBot devenir une grande entreprise sous nos yeux, mais surtout, son pdg, Bre Pettis, se transformer en homme d’affaires sacrifiant peu à peu ses convictions à l’autel de la croissance. Notamment, il abandonne l’approche open source en 2012. Lorsqu’il vend MakerBot à Stratasys pour 403 millions de dollars US, ses deux co-fondateurs sont partis et il est difficile d’avoir de la sympathie pour Bre Pettis, qui semble avoir renié tous ses principes pour arriver à cette conclusion.
5. Please Suscribe
Le documentaire nous plonge dans l’univers méconnu des YouTubers professionnels, qui gagnent leur vie en diffusant des vidéos sur YouTube. On y fait la connaissance avec plusieurs vedettes accidentelles comme Hannah Maud Hart. La jeune californienne doit sa célébrité à une première vidéo dans laquelle elle cuisinait tout en buvant de l’alcool. Le succès viral de celle-ci a amené la correctrice d’épreuves à en faire une émission sur YouTube intitulée My Drunk Kitchen, qui génère assez de revenus publicitaires pour qu’elle en vive. Chaque YouTouber présenté est différent, mais tous ont en commun une proximité sans précédent avec leur audience et une absence d’expérience médiatique préalable à leur succès sur YouTube.
6. Enquiring Minds
Ce documentaire portant sur le National Enquirer, une feuille de chou américaine fondée en 1926, est riche en leçons pour tous ceux qui veulent comprendre ce qu’est une start-up. En effet, selon la définition de l’auteur de Lean Startup, Eric Ries, une start-up est une « institution humaine conçue pour livrer un nouveau produit ou service dans des conditions d’incertitude extrême ». Lorsque Generoso Pope Jr. achète la publication déficitaire avec de l’argent emprunté au mafieux Frank Costello, inutile de dire que son nouveau propriétaire exploite l’entreprise dans un contexte d’incertitude.
Multitpliant les expérimentations dans l’espoir de garder la tête hors de l’eau, Pope Jr. finit par trouver ce qu’il cherche lorsqu’il est témoin d’un accident de route, qui attire de nombreux badauds. En publiant des photos sanglantes semaine après semaine, le National Enquire commence son ascension vertigineuse. La publication a par la suite innové en occupant l’espace près des caisses dans les épiceries, en couvrant la vie privée des vedettes de la télé et en payant ses sources pour obtenir des histoires exclusives.
7. Tesla : Master of Ligthing
Ce documentaire biographique se penche sur le parcours extraordinaire de Nikola Tesla, dont la contribution majeure à la seconde révolution industrielle est souvent méconnue. On y apprend notamment que l’inventeur de la machine asynchrone (induction motor) a bâti le premier drone aquatique. En effet, il a fait une démonstration publique de son prototype de bateau télécommandé en 1898, une invention qu’il tenta de vendre, sans succès, à l’armée américaine.
On découvre en Tesla un génie formidable, mais dont le sens des affaires déficient a permis à ses contemporains comme Guglielmo Marconi, Thomas Edison et George Westinghouse de bâtir des fortunes colossales plus ou moins sur son dos. Lorsqu’il s’est lancé à son compte, avec l’appui du financier J. P. Morgan, Tesla a décidé d’utiliser l’argent pour bâtir un système de transmission d’électricité sans fil, plutôt que la tour de transmission sans fil qui avait été convenue. Inutile de dire que le projet fut un échec. Bref, sa vie est une illustration parfaite du fait que le sens des affaires est au moins aussi central au succès d’une start-up que le génie technologique.