BLOGUE. Research in Motion, qui dévoilera ses résultats trimestriels le 29 mars prochain, n’aurait pas fini de dégringoler en bourse. C’est du moins l’avis de plusieurs analystes qui suivent le titre. Parmi les 53 répertoriés sur Bloomberg, seulement 5 recommandent l’achat de l’action, contre 15 la vente et 33 la conservation.
L’analyste Jeff Kvaal, dont la recommandation est neutre, a notamment publié un rapport dont le titre est évocateur quant à l’avenir de RIM : «Grim and Getting Grimmer» qu’on pourrait traduire par «Sombre et en train de devenir encore plus sombre». Dans son texte, l’analyste évoque la faiblesse de sa gamme de téléphones présentement sur le marché et ses piètres perspectives au courant des prochains mois.
En regardant les ratios attrayants de RIM, on pourrait conclure que le prix de l’action reflète les nombreux problèmes de l’entreprise et les risques qui y sont associés. Toutefois, pour éviter de sombrer à moyen et long terme, RIM devra éventuellement augmenter ses parts de marché. Aussi, sa dégringolade ne risque pas d’être interrompue avant fin 2012, lorsque ses premiers téléphones équipés du système d’exploitation BlackBerry 10 auront été lancés.
Souvent reporté, le lancement du nouveau système d’exploitation de RIM pourrait l’être à nouveau si l’entreprise n’accélère pas la cadence. En effet, le système d’exploitation sur lequel RIM mise tout est encore en chantier.
L’entreprise remettra en mai prochain des téléphones aux développeurs, pour les inciter à programmer des applications pour BlackBerry 10. Or, elle ne sera même pas en mesure de leur remettre une version préliminaire du nouveau système d’exploitation. En lieu et place, elle leur remettra des BlackBerry équipés d’une version modifiée du système d’exploitation de la BlackBerry Playbook, auquel BlackBerry 10 devrait ressembler.
À moins de renaître de ses cendres et de frapper un coup de circuit avec BlackBerry 10, Research In Motion se dirige tôt ou tard vers des pertes. Ce n’est pas pour rien que le nombre d’actions de RIM vendues à découvert atteint des sommets depuis le début de l’année. Les investisseurs qui vendent le titre à découvert sont d’ailleurs les seuls à faire de l’argent avec le titre depuis des lustres, ce dernier ayant perdu quelque 90% de sa valeur depuis son sommet de juin 2008.
La seule véritable planche de salut qui permettrait de libérer la valeur comptable de RIM est une offre d’achat. Or, la liste des acheteurs potentiels est plutôt courte : Google s’est acoquiné avec Motorola ; Microsoft avec Nokia ; et HP avec Palm, dont elle a radié les actifs de son bilan peu de temps après l’avoir acheté.
Bref, les actionnaires qui croient encore dans RIM ne doivent pas avoir d’attente face aux résultats qui seront dévoilés jeudi et encore moins face à ceux du trimestre suivant. Surtout, ils doivent avoir une foi inébranlable dans le succès du système d’exploitation BlackBerry 10.