BLOGUE. Québecor semble plus que jamais intéressée à jouer un rôle sur la scène de l’entrepreneuriat technologique au Québec. Après la Webtélé de Jobboom sur FounderFuel, hier, c’était au tour de Vidéotron de s’impliquer. La filiale de Québecor Media a alors dévoilé avoir pris un engagement financier de 2,5 millions de dollars afin de soutenir la Maison Notman, le lieu de rendez-vous par excellence des entrepreneurs technos à Montréal.
Dans le communiqué de l’annonce, le pdg de Québecor, Pierre Karl Péladeau, est cité ainsi: «Il y a de cela plus d’une génération, des leaders se sont mobilisés et ont créé le Québec inc. Aujourd’hui, c’est à notre tour de réunir nos forces afin de soutenir des jeunes startups qui ont le potentiel de devenir des fleurons du Québec inc. de demain».
En soutenant la Maison Notman, Québecor démontre qu’elle est prête à faire sa part. Toutefois, si Pierre-Karl Péladeau croit réellement que les start-ups technos qu’accueille la maison Notman deviendront les fleurons du Québec inc. de demain, il laisserait passer une occasion d’affaires exceptionnelle s’il ne lançait pas un fonds Québecor.
Au Québec, les principaux bailleurs de fonds de fonds en capitaux de risques sont gouvernementaux ou paragouvernementaux. Les gouvernements remplissent ainsi ici un rôle qui, aux États-Unis, est assumé par les grandes entreprises.
Au Canada, exception faite de Research In Motion avec BlackBerry Partners Fund, rares sont les entreprises qui investissent dans les fonds en capital de risque. Pourtant, ailleurs dans le monde, la pratique est courante. Les opérateurs mobiles AT&T aux États-Unis et Orange en France, pour ne nommer que ceux-là, ont chacun des fonds en capital de risque spécialisés en technologies.
Le fournisseur d’accès à Internet qui souhaite se transformer en éditeur de sites de nouvelles, AOL, a pour sa part lancé AOL Ventures. L’entreprise a également investi dans le fonds CrunchFund, lancé par le fondateur de TechCrunch, un site racheté par AOL en 2010.
Aux États unis, Bravo! diffuse une télé-réalité controversée mettant en scène des entrepreneurs technos intitulée Start-Up: Silicon Valley. L’émission n’a pas l’air bien différente de n’importe quelle autre émission de télé-réalité, mais il me semble que c’est le genre de produit que Québecor Media serait susceptible de diffuser.
En lançant un fonds Québecor, l’entreprise aurait un accès privilégié aux entrepreneurs technos financés par ce dernier. Elle pourrait ainsi les impliquer dans une télé-réalité, que l’entreprise pourrait ensuite promouvoir dans les pages culturelles et économiques de ses journaux.
Le lancement d’un tel fonds par Québecor, c’est certain, ne ferait pas l’unanimité. Néanmoins, s’il était entièrement financé par des fonds privés, il constituerait un gain net pour l’écosystème de start-ups québécois. Après tout, aucun entrepreneur ne serait contraint d’accepter ses chèques.