BLOGUE. Google a dévoilé hier de nombreux détails sur son projet de lunettes intelligentes, qui réuniraient toutes les caractéristiques d’un téléphone intelligent. Elles pourraient notamment afficher des cartes géographiques ou des courriels dans ses verres et seraient contrôlées par la voix. Bien que le concept suscite des réactions polarisées depuis hier, de telles lunettes n’ont rien d’hypothétique.
Les technologies dont elle tirerait parti existent déjà et les principaux géants informatiques se dirigent dans cette direction. Aussi, si ce n’est pas les lunettes de Google que nous porterons un jour, c’est peut-être parce que nous leur préférerons celles d’Apple, de Microsoft ou de Sony. Ces trois dernières entreprises ont d’ailleurs déposé des brevets protégeant différents concepts de lunettes dont les verres servent d’écrans. Toutefois, ce n’est pas à cause de ces brevets, qui ne sont d’ailleurs pas très jeunes, que je soutiens que l’arrivée de telles lunettes est écrite dans le ciel.
L’interface des ordinateurs que nous utilisons dans la vie de tous les jours change à vitesse grand V depuis cinq ans. En effet, le clavier et la souris tendent à laisser leur place à des interfaces invisibles qu’on appelle en anglais Natural user interface.
Nous utilisons plus que jamais notre corps pour manipuler les ordinateurs qui nous entourent, notamment grâce aux écrans tactiles de nos tablettes et téléphones intelligents. Nous l’utilisons aussi pour jouer à des jeux vidéos dans notre salon, grâce aux périphériques PlayStation Move ou Kinect pour la Xbox de Microsoft.
Même si les jeux vidéos ne sont pas votre tasse de thé, vous n’avez pas fini d’entendre parler de la Kinect, puisque Windows 8, qui devrait être lancé l’automne prochain, supportera le périphérique. Soulignons également que le nouveau système d’exploitation de Microsoft a également été conçu de manière à être aussi fonctionnel sur une tablette tactile que sur un ordinateur de bureau.
Par ailleurs, la reconnaissance vocale fait l’objet d’un intérêt accru depuis le lancement de l’assistante personnelle d’Apple, Siri, préinstallée sur l’iPhone 4S. Google, de son côté, permet depuis 2010 aux propriétaires de téléphones Android de contrôler leur appareil grâce à des commandes vocales.
Maintenant, je vais aborder la question que vous vous posez sans doute depuis le début du présent billet. Mais que vient faire Terminator là-dedans ? Le robot humanoïde incarné par Arnold Scharzenegger avait des lunettes qui lui permettaient d’obtenir une pléthore d’informations sur son environnement. Mais ce n’est pas tout.
Terminator vient du futur et, plus précisément, de 2029. Or, il s’agit de la date à laquelle Raymond Kurzweil prévoit que l’ordinateur passera le test de Turing, qui sert à distinguer l’humain de l’ordinateur. Selon lui, ce n’est qu’une question de temps avant qu’on puisse naviguer sur Internet via un implant dans le cerveau. De plus, il considère que l’être humain et la machine finiront par ne faire qu’un.
De manière étonnante, ces prédictions fantaisistes émanent d’un inventeur multimillionnaire qui, à 17 ans (en 1965!), concevait un logiciel capable de composer de la musique en synthétisant les oeuvres d'autres compositeurs. En 1978, il inventait un appareil capable de lire du texte à voix haute, un produit alors destiné aux aveugles. Plus récemment, il co-fondait la Singularity University pour enseigner ses théories, avec l’appui de l’actuel PDG de Google, Larry Page. L’autre fondateur de Google, Sergey Brin, a quant à lui assisté aux cours de l’institution, tandis que Google, l’entreprise, a signé un chèque de 250 000 $ à cette «université».
Je n’évoque pas ici les propos de Kurzweil parce je crois dans ses prédictions, dont plusieurs sont pour le moins farfelues. Je parle de lui car il y a une part de vérité dans la logique qu’il met de l’avant, qui combine l’accélération de l’évolution technologique avec le désir de l’être humain d’augmenter ses capacités. Et des lunettes comme celles de Google, qui ne seront probablement pas commercialisées avant longtemps, permettraient justement d’augmenter les capacités de l’être humain.