La semaine dernière a été l’une des plus occupées pour moi depuis la fondation de Hardbacon. Pourtant, quand je réfléchis à la semaine qui s’est écoulée, je me rends compte que ce sont des tâches liées à la visibilité qui ont fait de ma semaine un véritable marathon.
Ceci étant dit, je suis le premier à reconnaître le danger de courir sans arrêt après le feu des projecteurs, surtout si ce sont les mauvais projecteurs. En d’autres mots, si votre objectif est de vendre des lampes de chevet aux baby boomers et que vous investissez beaucoup de temps à vous présenter dans des événements de start-ups où l’âge moyen est 25 ans, c’est clair que vous perdez votre temps.
Pour ma part, je vise à intéresser la génération Y à l’investissement avec Hardbacon, ce qui rend les événements de start-ups quand même relativement pertinents, puisqu’on y retrouve généralement de jeunes influenceurs. Entre deux entrevues avec des associés potentiels, j’ai ainsi trouvé le temps d’aller présenter Hardbacon dans le cadre d’un événement appelé Les soirées Mangrove.
Je n’ai pas gagné la bourse de 500$ (c’est Wasa qui a eu cet honneur), mais j’ai pu présenter Hardbacon devant une cinquantaine de jeunes et de moins jeunes. Comme j’ai pu recycler l’essentiel de ma présentation au Forum Fintech, on parle d’un petit investissement pour cette belle visibilité. J’ai aussi été interviewé par Éric St-Pierre pour son podcast Le St-Pierre Podcast et convaincu l’équipe de Hardbacon de lancer un projet dans le cadre du Coopérathon de Desjardins.
J’ai aussi fait une présentation pour l’accélérateur Défi Montréal, que j’avais créé lorsque j’étais encore journaliste à Les Affaires. L’essentiel de ma présentation, que vous pouvez consulter sur SlideShare, portait sur ce que les start-ups peuvent faire pour attirer l’attention des médias. En faisant cette présentation, je n’ai pas pu m’empêcher de réfléchir au pourquoi de ma propre stratégie.
En effet, non seulement j’accepte toutes les demandes d’entrevues, qu’elles portent ou non sur Hardbacon, mais je raconte mon histoire chaque semaine dans des billets de blogue comme celui-ci. Je publie d’abord en français ici, et en anglais sur Medium, puis enfin Linkedin. Et je ne manque pas de pousser chacune de ces versions de ce même contenu sur les médias sociaux.
Je ne dis pas que j’ai trouvé l’équilibre parfait, mais je ne regrette pas du tout le temps passé à maximiser ma visibilité et celle de ma start-up. Selon moi, si le capital est le carburant d’une start-up, la visibilité est rien de moins que son oxygène.
C’est grâce à la visibilité dont Harbacon bénéficie que je suis parvenu à découvrir les besoins de notre public cible, notamment celui d’un cours sur les bases de l’investissement. Oui, nous avons commencé à y travailler.
C’est aussi grâce à cette visibilité que, lorsque j’ai publié des «offres d’emploi» pour trouver des co-fondateurs la semaine dernière, pas moins de cinq candidats solides ont répondu à l’appel.
Les start-ups ont ainsi besoin de visibilité pour faire évoluer leur produit et pour recruter. Mais à terme, elles ont surtout besoin de visibilité pour vendre leur produit. Lorsqu’il s’agit d’un produit innovateur, il y a toujours le risque ledit produit déçoive, ou qu’il ne se vende pas aussi bien que prévu. Pour une start-up qui a passé deux ans à développer un produit dans une caverne, sans bâtir de communauté autour d’elle, un tel rejet du marché signera son arrêt de mort.
Par contre, si un tel scénario se produisait chez Hardbacon, ce ne serait pas la fin du monde. Après tout, la mission de l’entreprise (démocratiser le système financier) serait toujours aussi pertinente, et sa communauté n’aurait rien perdu de sa valeur.
Si nous parvenons à convaincre 100 000 Canadiens de nous laisser leur adresse courriel, et à développer des liens de confiance avec eux, le risque d’échouer en tant qu’organisation ne sera pas très élevé.
Lorsqu’on a déjà une audience, il suffit de lancer un produit créant plus de valeur que l’alternative actuelle pour créer une entreprise viable. Lorsqu’on n’a pas d’audience, être un peu mieux que la concurrence est loin de suffire. En fait, selon l’associé de Greylock Joseph Ansanelli, un produit devrait être 10 fois meilleur que la concurrence pour que ça vaille la peine de créer une start-up pour le commercialiser.
Ce raisonnement tient la route lorsqu’on compte sur les mérites du produit pour acquérir des clients. Il y a toutefois des exceptions. Notamment, lorsqu’on est capable de faire du marketing 10 fois plus efficace que la concurrence. Les exemples sont innombrables, mais Dollar Shave Club, dont les rasoirs n’étaient certainement pas 10 fois meilleurs que ceux de Gillette, me frappe comme un exemple éloquent. La start-up, qui était parvenue à acquérir une audience massive grâce à ses vidéos virales, s’est fait acquérir par Unilever pour un milliard de dollars cet été.
Cela dit, je ne pense pas qu’il faille choisir entre faire faire un marketing 10 fois plus efficace ou développer un produit offrant 10 fois plus de valeur. On peut faire un produit 4 fois meilleur que l’alternative, accompagné d’un marketing 6 fois plus efficace, par exemple. Pourvu qu’on arrive à dépasser 10. Et lorsqu’on décuple à la fois la valeur et l’efficacité du marketing, ça donne des entreprises comme Apple, Amazon ou Uber.
Principales réalisations:
- Lancement du palmarès des meilleurs blogues canadiens anglophones et francophones
- Entrevue avec cinq associés potentiels
- Présentation de Hardbacon dans le cadre des soirées Mangrove
- Formation de l’équipe Bacon Portfolio Builder dans le cadre du coopérathon de Desjardins
Mesures de croissance:
- Revenu: 0$ (total: 1500$, croissance: 0%)
- Nouveaux abonnés à l’infolettre : 41 (total: 2643, croissance hebdo: 3%)
- Nouveaux abonnés sur Snapchat : 0 (total 133, croissance hebdo: 0%)
- Nouveaux abonnés sur Instagram : 87 (total: 685, croissance hebdo: 15%)
- Nouveaux J’aime sur Facebook : 44 (total: 1879, croissance hebdo:2%)
Ceux qui suivent de près nos métriques de croissance auront noté que le nombre total d’abonnés n’a pas augmenté par rapport à la semaine dernière. Ceci s’explique par le fait que nous avons fusionné nos listes, et éliminé 42 doublons.