Alors que le cœur de Montréal battait au rythme de C2MTL cette semaine, ses start-ups ne faisaient pas exception à la règle. Les fondateurs de start-ups étaient nombreux à participer à l’événement et avaient, du moins plusieurs d’entre elles, pour point commun d’ériger en avantage compétitif leurs liens avec la communauté artistique.
C’est toutefois la présentation de Justin Evans, vice-président de l’innovation de MixGenius qui m’a amené à saisir l’importance de cette réalité : « On connaît l’importance de l’écosystème dans le milieu des start-ups, soutenait Justin Evans. Dans le cas de MixGenius, on ne serait pas où l’on est sans la scène musicale de Montréal. » La start-up, qui a mis au point un outil de mixage en ligne, a en effet tissé des liens avec de nombreux artistes montréalais, qui l’ont aidé à peaufiner son produit.
Les propos de Justin Evans m’ont rappelé ceux de Denis Laprise, un Québécois qui, après avoir vendu sa start-up à Apple en 2010, en démarre aujourd’hui une nouvelle dans la Valley. Lorsque je l’ai interviewé le mois dernier, il me confiait qu’il ne fonderait jamais un réseau social à Montréal. Selon lui, les entrepreneurs devraient tirer parti des avantages concurrentiels de leur ville, citant les start-ups dans le domaine du détail à Chicago et les start-ups en publicité numérique à New York.
Exilé dans la Valley depuis plusieurs années, Denis Laprise n’arrivait toutefois pas à mettre le doigt sur l’avantage concurrentiel de Montréal pour une start-up. Or, sa scène musicale et ses designers pourraient être la clef de la question à laquelle Denis Laprise n’avait pas de réponse.
À bien y penser, MixGenius n’est pas la seule start-up dans le domaine de la musique à avoir vu le jour à Montréal. On pourrait inclure dans cette catégorie Lukapier, qui vise a commercialiser des écouteurs en bois, Listn, qui a fait une application mobile de musique, Wavo, qui propose un réseau social de partage musical et Bandzoogle, qui propose un outil de design de sites Web destiné aux groupes de musique.
Parmi les autres start-ups ayant des affinités avec le design, Frank & Oak ne peut être passée sous silence. La start-up, qui vient de lancer son propre magazine au design très léché, conçoit sa propre gamme de vêtements. Il faut dire qu’Ethan Song, pdg de la start-up, a étudié la mise en scène et se considérait comme le rédacteur en chef de l’entreprise avant même qu’elle ne lance son magazine.
Même si Vice n’est plus exactement une start-up, celle-ci étant valorisée à 1,4 milliard, le groupe médiatique né à Montréal est un exemple éclatant de réussite liée au design et au contenu audacieux. Now In Store, une start-up qui permet d’automatiser la création de catalogues élégants, est autre bon exemple, tout comme l’est Lagoa, qui a développé un outil de design 3D prometteur.
Si vous doutez encore de la sensibilité artistique de nos start-ups, notez que l'édition de ce vendredi soir du rendez-vous mensuel MTL NewTech aura pour thème la créativité.