Selon le Conference Board du Canada, les entreprises de télécommunications canadiennes pourraient voir leurs profits s’affaisser de quelque 9,5 % en 2011. Cette baisse de profits serait attribuable au double effet de la hausse de leur frais d’exploitation et de la baisse des prix causés par une concurrence accrue dans le secteur.
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Les trois géants canadiens de la téléphonie mobile, Bell, Rogers et Telus doivent désormais faire face à la concurrence de Public Mobile, Vidéotron et Wind Mobile. À l'exception de Vidéotron, qui n’est d’ailleurs présent qu'au Québec dans le secteur, ces nouveaux concurrents misent sur les forfaits de voix pour voler des parts de marché aux joueurs établis. En réaction, les trois géants proposent tous sous différentes marques de commerce des forfaits de voix à prix réduit, comptant sur la croissance exceptionnelle de la consommation de données mobiles pour continuer à croître.
Bien que les réseaux WiFi ne soient pas nouveaux, ces derniers sont appelés à jouer un rôle accru dans les lieux publics. En effet, toutes les tablettes sur le marché et une proportion grandissante de téléphones intelligents disposent désormais d’une connectivité WiFi, qui permet à leurs utilisateurs de naviguer sur Internet sans passer par les réseaux cellulaires. Aussi, jusqu’à tout récemment, les établissements offrant un réseau WiFi visaient à attirer clientèle principalement composée d’étudiants et de travailleurs autonomes ne se déplaçant pas sans leur ordinateur portable.
Aujourd’hui, tous les profils de clientèles sont susceptibles d’être attirés par un réseau WiFi et son faible de coût rend son déploiement irrésistible pour de nombreux commerçants. Seulement à Montréal, l’organisme Île sans fil regroupe quelque 210 commerçants de toutes natures offrant un réseau WiFi gratuit. La conversion récente de chaînes canadiennes de restauration rapides, toutefois, pourrait avoir un impact réel sur le marché canadien des télécommunications.
McDonald's a annoncé le 18 mai dernier le déploiement d’un réseau sans fil gratuit dans quelque 1 000 de ses succursales canadiennes d’ici la fin du mois mai, portant à plus de 90 % la proportion de McDonald's offrant un réseau WiFi au Canada. Une autre chaîne de restauration rapide, A & W, a quant à elle inauguré son premier « restaurant urbain » à Montréal le 26 mai dernier, dont le concept réunit un réseau WiFi gratuit et des colonnes de commande en libre-service. Cette nouvelle succursale porte à seulement six le nombre de « restaurants urbains » A & W au Canada, mais le concept pourrait croître rapidement s’il s’avère profitable.
Dans un contexte où les opérateurs de téléphonie mobile se transforment peu à peu en fournisseurs d’Internet mobile, l’omniprésence des réseaux WiFi au pays pourrait exercer une pression supplémentaire sur leurs profits. Et, sur ce terrain glissant, la concurrence potentielle ne se résume pas à trois nouveaux joueurs, mais à des dizaines de milliers, des restaurants de hamburgers aux institutions scolaires, en passant par les municipalités et les débits de boisson.