BLOGUE. Les nouvelles conditions d’utilisation d’Instagram ont suscité une telle controverse que son co-fondateur Kevin Systrom a fait marche arrière. Sur son blogue, il a ainsi rassuré les utilisateurs en leur assurant qu’Instagram n’avait aucune intention de vendre leurs photos.
Kevin Systrom rappelle malgré tout dans ce même billet qu’Instagram avait été créé afin de devenir une entreprise. « Notre intention, en mettant à jour les conditions, était de communiquer notre souhait d’expérimenter avec des produits publicitaires innovateurs qui soient appropriés sur Instagram », explique-t-il ensuite.
En d’autres mots, les juristes qui ont préparé les nouvelles conditions d’utilisation ont eu le mandat d’offrir la plus grande marge de manœuvre possible à Facebook afin de trouver le moyen de rentabiliser l’immense base d’utilisateurs d’Instagram.
Rappelons que Facebook a allongé près d’un milliard pour faire l’acquisition d’Instagram. Inscrite à la Bourse, Facebook subit une pression énorme des marchés, qui se soucient tout particulièrement de la monétisation de ses utilisateurs mobiles. Or, Instagram, qui a 100 millions d’utilisateurs, est un réseau social entièrement mobile.
Quoique Twitter ait franchi la barre des 200 millions d’utilisateurs, Instagram aurait eu 17 % d’utilisateurs actifs quotidiens de plus que ce dernier en novembre dernier, selon comScore. Au courant du même mois, l’utilisateur moyen a consacré en moyenne 321 minutes à Instagram, contre 146 minutes à Twitter. Toutefois, alors qu’Instagram n’a pas encore de modèle d’affaires, Twitter devrait générer des revenus de 350 millions en 2012 et les prévisions pour 2013 oscillent entre 600 millions et un milliard.
Selon eMarketer, le marché américain de la publicité mobile en sera un de quatre milliards en 2013. Manifestement, Facebook compte sur Instagram pour aller chercher une plus grande pointe possible de cette tarte prometteuse.
Contrairement à d’autres chroniqueurs, je ne suis pas le moins du monde étonné du « faux pas » d’Instagram. Certes, Kevin Systrom et Mark Zuckerberg devaient anticiper les réactions négatives, et ils étaient prêts à en courir le risque, quitte à faire marche arrière après-coup.
Après tout, une entreprise publique n’a pas pour mission première de se faire des amis, fut-elle Facebook, mais de faires des profits. Et il s’avère que la publicité mobile est une affaire de gros sous.