BLOGUE. À en croire les rumeurs, il y aura davantage de modèles de montres intelligentes sur le marché en 2014 que de parfums de crème glacée à l’épicerie. Apple, Google et Samsung sont notamment présumés être en train de travailler sur leur propre saveur de montre intelligente. En attendant le dévoilement de celles-ci, Sony a présenté aujourd’hui sa SmartWatch 2. Et c’est sans parler de toutes les start-ups qui, comme la Montréalaise Neptune, sont elles aussi dans la course.
Si je crois que les ordinateurs corporels (wearable computers) sont l’avenir de l’informatique, je doute fortement du succès de cette première génération de montres intelligentes. Ces dernières me font penser aux tablettes introduites sur le marché entre la fin des années 1980 (Newton d’Apple) et le début des années 2000 (Microsoft Tablet PC). L’autonomie limitée des batteries, la qualité des écrans tactiles laissant à désirer et le poids des composantes ont alors condamné à l’échec une catégorie qui est pourtant aujourd’hui en pleine effervescence.
De la même manière que les technologies permettant l’essor des tablettes n’étaient pas là en 2000, deux obstacles technologiques semblent aujourd’hui reléguer les montres intelligentes dans le rôle d’accessoires de niche. D’abord, la taille d’un écran tactile de montre ne permettra pas de rédiger des messages textes ou des tweets à une vitesse satisfaisante. Certes, la reconnaissance vocale pourrait combler cette lacune, mais ceux qui ont dicté des messages à Siri, l’assistante virtuelle d’Apple, conviendront que la technologie n’est pas encore au point.
L’autre obstacle, c'est l’autonomie de la batterie. Celle de la Sony SmartWatch 2, par exemple, devrait s'élever à quatre jours, ce qui représente une nette amélioration par rapport aux autres montres similaires déjà sur le marché. Or, la batterie d’une montre à quartz de 20 $ peut durer jusqu’à dix ans. On peut surmonter l’obstacle de l’autonomie en utilisant du papier électronique plutôt qu’un écran tactile LED, mais dans ce cas, la montre intelligente permet tout au plus d’afficher des notifications. C’est cette approche qui a été retenue par les concepteurs de la montre Pebble.
Lorsque les technologies de reconnaissance vocale et de papier électronique seront au point, la montre intelligente prendra sans doute son essor… aux côtés des vêtements et des lunettes connectés. En attendant, ces montres sont selon moi condamnées à être de dispendieux accessoires.