L’iPhone 4 devrait être détaillé en version déverrouillée dans les Apple Store américains au courant de cette semaine, selon Mac Rumors. Le téléphone d’Apple rejoindrait ainsi les deux moutures du Nexus de Google dans le club très restreint des téléphones vendus déverrouillés... sans l'intervention de quelque pirate que ce soit.
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L’opérateur canadien Telus semble avoir pris connaissance du désir des consommateurs de déverrouiller leur téléphone, puisque l’entreprise offre depuis février dernier de déverrouiller leur téléphone au prix de 50 $. Telus offre ce service pour faciliter la vie de ses clients qui voyagent, en leur permettant ainsi de recourir au service prépayé d’un opérateur étranger. Toujours dans le même souci de ménager le portefeuille de ses clients qui voyagent, Telus a annoncé en ce lundi 13 juin la baisse de ses frais d’itinérances dans quelque 200 pays.
Le principal avantage de posséder un téléphone déverrouillé, comme je l’expliquais dans ma critique du Nexus S, est de pouvoir recourir à des cartes de SIM d’autres opérateurs lorsqu’on est en déplacement. Néanmoins, à long terme, l’augmentation du nombre de téléphones déverrouillés pourrait également modifier le rapport de force entre les opérateurs et les consommateurs. En effet, à l’échéance de son contrat, un consommateur serait susceptible de conserver son téléphone et d’opter pour un autre opérateur… avec lequel il n’aurait pas besoin de signer un contrat pour obtenir un appareil à rabais.
Lorsque Google a commencé à commercialiser son propre téléphone intelligent en 2010, ce n’était pas pour concurrencer les fabricants de téléphones Android, mais pour assener un coup aux opérateurs mobiles. Google avait alors l’ambition de passer par-dessus les opérateurs pour vendre son Nexus One, un appareil déverrouillé, directement en ligne. Google, comme toujours, veut augmenter le trafic Internet et sait qu’une plus grande compétition entre les opérateurs ferait baisser les prix des forfaits de données et augmenter le trafic sur son site.
Le but poursuivi par Google était le même que celui poursuivi lorsque l’entreprise a participé aux enchères pour l’acquisition de la fréquence 700Mhz aux États-Unis, en 2008. L’entreprise, qui n’a jamais réellement eu l’ambition de devenir un opérateur, voulait alors s’assurer que les enchères dépassent le prix de réserve et qu’ainsi, la fréquence soit achetée par un opérateur… et utilisée. Encore une fois, Google n’avait qu’un but : favoriser l’augmentation de l’offre de bande passante mobile et, ainsi, augmenter le nombre de recherches sur son moteur de recherche.
La vente directe du Nexus One s’est révélée un échec et l’appareil a par la suite fait son apparition chez différents opérateurs, dont chez Vidéotron, où il a connu un certain succès. Du reste, dans la mesure où lui et son successeur, bien que commercialisés par les opérateurs, sont des appareils déverrouillés, Google est sorti victorieux de l’opération.
Alors que la plupart des pièces musicales sont aujourd’hui vendues sans DRM, il n’est sans doute pas impossible que, d’ici quelques années, les opérateurs acceptent de vendre de plus en plus de modèles de téléphones déverrouillés. Du reste, à terme, c’est la demande des clients qui déterminera le sort des téléphones déverrouillés. Et vous, préféreriez-vous un téléphone déverrouillé à un appareil qui ne l’est pas ?