Il y a à peine une décennie, rien ne laissait croire que Microsoft cesserait de faire la pluie et le beau temps dans son industrie. De la même manière, Google semble aujourd’hui au sommet de sa gloire et domine de nombreux secteurs d’avenir… Pourtant, après l'échec des services Buzz et Wave, qui s’adressaient directement à la nouvelle vague de sites à caractère sociaux, Google a démontré qu’elle n’était pas invincible.
En février dernier, les parts de marché de Google en matière de recherches sur Internet ont très légèrement reculé, tandis que celles de Bing, le moteur de recherche de Microsoft, ont très légèrement augmenté. Google, qui conserve tout de même 65,37% du marché aux États-Unis, a accusé en février une baisse de 0,24 %, après en avoir accusé une, plus substantielle celle-là, de 1,03 % en janvier dernier. Ces deux reculs consécutifs, aussi minces soient-ils, sont d’autant plus significatifs que la part de lion des revenus de l’entreprise est issue de la publicité associée aux recherches.
Pendant ce temps, le capital semble avoir le béguin pour les sites de socialisation, à tel point que Forbes, qui a publié son palmarès des milliardaires récemment, a cru bon de créer une liste des milliardaires des réseaux sociaux sur son site Internet. Parmi ceux-ci, figure notamment le cofondateur de Groupon, Eric Lefkofsky, qui a dit non aux six milliards offerts par Google pour faire l’acquisition de son site d’achat social en décembre dernier.
Tout comme les empires dont traite Paul Kennedy dans le livre paraphrasé par le titre de ce billet, les grandes entreprises ont un cycle de vie plus ou moins long, auquel les géants des technologies n’échappent pas. Pire encore, leur cycle de vie semble devoir être plus court, ne serait-ce que dans la mesure où leur environnement évolue plus rapidement que tout autre.
Du reste, rien n’est fini tant qu’une entreprise n’a pas fermé ses portes. Si on peut observer des signes de déclin chez Google, sa date de péremption n’est certainement pas fixée pour demain. Plusieurs entreprises technos ont d’ailleurs su se réinventer, comme en fait foi Apple, mais aussi, la multinationale Philips, qui a commencé dans les technologies d’éclairage (!) en 1891. Ironiquement, le cousin du fondateur de cette dernière entreprise est notamment connu pour une théorie admettant le concept de… déterminisme historique.