BLOGUE. Google a annoncé hier que le contenu de son réseau social Google + sera mis de l’avant dans ses résultats de recherche. Les profils de Google + s’afficheront en haut de la page lors d’une recherche par nom et, si vous recherchez un ami, il apparaîtra à la place de ses homonymes. De plus, vous verrez apparaître dans vos résultats de recherche du contenu publié par vos amis sur le réseau social, si celui-ci correspond au mot clef utilisé.
Le site spécialisé Searchengineland.com n’exagère pas en qualifiant ce changement de «transformation la plus radicale à vie» du moteur de recherche. Les réactions, souvent négatives, n’ont d’ailleurs pas tardé à fuser de toutes parts sur le Web. Pourquoi accorde-t-on autant d’importance à cette nouvelle ? Parce que cette initiative constitue une entorse flagrante à la neutralité qu’a toujours affecté Google et qu’elle démontre à quel point ses ambitions sociales sont sérieuses.
Depuis qu’il a pris la place d’Éric Schmidt à la tête de l’entreprise, le cofondateur de Google, Larry Page, n’a pas caché ses ambitions en matière de médias sociaux. L’une de ses premières décisions à titre de PDG a été de lier le bonus de tous les employés du géant Internet à la réussite de Google +. Larry Page a également profondément changé la culture de Google en mettant fin à de nombreux projets secondaires. L’entreprise, qui permet ses employés de consacrer 20 % de leur temps à des projets personnels, laissait souvent le marché décider de la qualité de leurs projets et ne craignait pas leur multiplication. Elle ne se gênait pas non plus pour les fermer après un certain temps. C’est d’ailleurs ce qui explique le nombre de ses échecs en matière sociale, d’Orkut à Google Buzz.
La partie est loin d’être gagnée pour Google + qui, malgré sa croissance exceptionnelle, ne parvient pas à garder ses utilisateurs sur son site. Cependant, on fait fausse route en comparant Google + aux initiatives précédentes de l’entreprise. Son nom n’est d’ailleurs pas anodin : il incarne le désir de Google de se transformer en une sorte de vaste réseau social dont l’actuel Google + serait l’embryon.
Facebook, qui domine maintenant le marché américain des bannières en ligne devant Yahoo, n’est pas prêt à disparaître. Cependant, ceux qui croient que Google + n’est pas là pour rester se trompent. Un peu à la manière de Microsoft, qui engouffre des centaines de millions de dollars chaque année dans son moteur de recherche déficitaire, Google n’abandonnera pas le morceau.