BLOGUE. La plateforme de vente de billets Eventbrite a lancé ce matin une version francophone de son site canadien. En même temps, des versions française (Eventbrite.fr) et espagnole (Eventbrite.es) du site ont été dévoilées. Déjà très populaire auprès des organisateurs de conférences et d’événements, Eventbrite ne vise pas moins le marché de l’émission de billets dans son ensemble. Au Québec, c’est à Eventbrite qu’ont notamment recouru Cloud Robotics Hackathon Montréal et le Mondial de la bière pour vendre leurs billets. Alors à Paris pour procéder au lancement des deux nouvelles versions européennes du site, Renaud Visage, co-fondateur d’Eventbrite, a accepté de répondre à nos questions au téléphone.
Est-ce que le marché québécois est important pour Eventbrite ?
Le Canada représente pour nous le deuxième marché étranger en importante après l’Angleterre. Aussi, je pense que nous sommes moins fort au Québec qu’ailleurs au Canada, mais je crois que c’est avant tout une question de langue. Malgré cette barrière, plusieurs événements québécois ont déjà eu recours à Eventbrite.
Eventbrite, qui a vendu 50 millions de billets depuis sa fondation en 2006, a été un pionnier en matière d’intégration des médias sociaux. Est-ce c’est ce facteur qui explique cette croissance aussi rapide ?
C’est sûr que la montée en puissance des médias sociaux nous a servi. C’est en 2008 que nous avons remarqué pour la première fois l’influence de Facebook. Le site est apparu dans nos statistiques comme notre 10e plus importante source de trafic. Aujourd’hui, Facebook est notre première source de trafic devant Google. Il faut dire qu’il y a un effet de spirale, qui fait en sorte que chacun de nos clients a tendance à partager son achat avec son réseau, de manière à ne pas aller à l’événement seul. Ceux qui réservent un billet pour un spectacle de musique ont tendance à partager avec leurs amis sur Facebook et ceux qui réservent pour une conférence ont tendance à partager avec leurs contacts professionnels sur Linkedin. Par contre, lorsque nous avons mis à l’essai une intégration d’Eventbrite plus poussée à Facebook, les résultats se sont révélés décevants.
Qu’avez-vous testé avec Facebook ?
En collaboration avec Facebook, nous avons mis à l’essai l’intégration d’un bouton Eventbrite dans l’outil d’événement de Facebook. Les membres de Facebook qui organisaient un événement étaient donc invités à vendre des billets par l’entremise d’Eventbrite. Durant le test, peu de membres se sont montrés intéressés à utiliser Eventbrite de concert avec leur page d’événement Facebook.
Eventbrite est déjà très populaire auprès des organisateurs de conférences et de festivals, mais vous êtes peu présent sur le marché des billets de spectacle musique, qui est beaucoup plus important. Est-ce que vous pensez avoir des chances de faire une percée en musique ?
On ne se limite à aucun type d’événements et nous visons bien entendu les spectacles de musiques. D’ailleurs, plusieurs groupes et festivals de musiques utilisent déjà Eventbrite. Je pense que d’autres groupes de musiques, en ayant marre des acteurs traditionnels, pourraient être intéressés prendre le contrôle de leur billetterie. Pour l’instant, avec Ticketmaster, les groupes ne peuvent pas savoir qui sont venus voir leur spectacle. L’avantage d’Eventbrite est d’offrir des fonctionnalités permettant de mieux connaître sa clientèle. Les organisateurs peuvent poser les questions qu’ils veulent. Par exemple, ils peuvent demander : « Comment avez-vous entendu parler de notre groupe ? »
Vos principaux concurrents se livrent à une concurrence haussière, où chacun augmente ses frais de manière à pouvoir verser de meilleures redevances aux salles de spectacle. Allez-vous augmenter vos frais pour pouvoir les concurrencer?
C’est sur que c’est une question qu’on s’est posée, mais on a décidé de ne pas le faire. Notre marque est aimée et respectée et je pense que notre transparence y est pour quelque chose. Les frais imposés aux organisateurs sont connus de tous et il n’y a pas de contrat à signer. Si un organisateur n’est pas satisfait d’Eventbrite, rien ne l’oblige à continuer à l’utiliser. Nous n’avons pas l’intention d’imiter nos concurrents, qui versent des avances exorbitantes aux salles pour signer des contrats à long terme.