BLOGUE. Le Demo Day de FounderFuel, qui a eu lieu jeudi au théâtre Rialto, à Montréal, a attiré un nombre record de spectateurs. La décision de tenir l’événement en marge de l’International Startup Festival a sans aucun doute contribué au succès populaire de l’événement, auquel assistaient plusieurs investisseurs de la Silicon Valley comme Dave McClure.
La qualité des start-ups incubées par FounderFuel semble augmenter d’une cohorte à l’autre et les neuf équipes qui ont présenté jeudi n’ont pas fait exception à la règle. Il faut dire que FounderFuel a récemment doublé le montant de ses investissements. Grâce à cet incitatif et à sa réputation grandissante, l’incubateur a su attirer des équipes de premier plan, dont plusieurs avaient déjà suivi d’autres programmes d’incubation.
Toutes les start-ups qui ont présenté jeudi étaient prometteuses, mais j’ai décidé de me limiter à présenter trois d’entre elles. Le choix été tout particulièrement difficile, mais à mon humble avis, il s’agit de celles qui ont le plus de chance de générer un rendement positif pour leurs investisseurs.
1. Groove
Groove, qui propose une application de lecture de musique, est sans aucun doute la coqueluche de la présente cohorte. Son application iPhone a généré plus d’un million de téléchargements, dont 175 000 sont devenus des utilisateurs actifs. Comme si ce n’était pas assez, l’équipe a été introduite jeudi par nul autre que Chuck Comeau, le batteur du groupe Simple Plan.
L’application Groove est une alternative à l’application de lecture de musique par défaut du iPhone. Ses créateurs la présentent comme une application de redécouverte musicale, puisqu’elle permet aux passionnés de musique de redécouvrir les morceaux qu’ils ont achetés au fil des ans sur iTunes. Par conséquent, le public cible de l’application est âgé entre 25 et 64 ans et est constitué de gros consommateurs de musique. Le modèle d’affaires de l’entreprise repose sur des offres promotionnelles ciblées, que les groupes de musiques et les titulaires de droits proposeront aux utilisateurs de Groove.
La start-up vient de lancer une version Windows 8 de son application et souhaite lancer une version Android prochainement. Elle est à la recherche d’un financement de 600 000 $.
La suite : Provender et Transit
2. Provender
Le pouvoir d’attraction de Provender tient essentiellement au fait que l’entreprise apporte une solution à un problème vital pour une industrie. Concrètement, Provender est un marché en ligne permettant aux restaurateurs de s’approvisionner directement chez les fermiers locaux. Son pdg, Caithrin Rintoul, a lui-même été chef et est par conséquent bien placé pour savoir que de nombreux chefs souhaiteraient s’approvisionner directement auprès de fermiers locaux, afin d'obtenir des aliments frais et d’avoir plus de contrôle sur l'origine de ces derniers.
Selon lui, à peine 5% des chefs ont les moyens de visiter des fermes et de passer de multiples commandes au téléphone auprès de différents producteurs. Le Toqué!, à Montréal, fait partie des restaurants ayant assez de ressources pour ce faire, mais de nombreux autres restaurateurs doivent se contenter de faire affaires avec des grossistes.
Avec Provender, les restaurateurs peuvent passer des commandes auprès de plusieurs fermiers et payer une seule fois en ligne, comme s’ils faisaient des emplettes sur Amazon. Déjà, 15 restaurateurs montréalais (dont le Toqué!) utilisent Provender et l’entreprise souhaite maintenant s’établir dans d’autres villes nord-américaines, en s’associant au préalable à des fermiers à proximité de chaque centre urbain. Selon Provender, le marché de New York représenterait à lui seul 400 millions de dollars.
Provender est à la recherche d’un financement de 800 000 $.
3. Transit
L’application Transit est sans contredit le produit le plus achevé qui a été présenté jeudi. L’application iPhone, qui est de loin supérieure à Google Maps pour planifier un trajet en transport en commun, fonctionne déjà dans 43 villes. Elle compte 30 000 utilisateurs quotidiens et 100 000 utilisateurs hebdomadaires.
L’application suscite tant d’enthousiasme qu’elle a attiré l’attention de la ville de Mexico, dont le système de transport en commun monstre est pour le moins intimidant. La ville a ainsi confié ses données à Transit en primeur, afin que l’équipe montréalaise ajoute Mexico à la liste des villes où son application fonctionne.
Transit semble avoir tout ce qu’il faut pour se rendre au firmament… à une exception près. La start-up n’a pas de modèle d’affaires clair. Certes, la vente de données aux sociétés de transport a été évoquée. Or, il semble peu probable que Transit parvienne à concrétiser cette ambition.
La start-up est par ailleurs une cible d’acquisition crédible et c'est ce qui la rend attrayante pour un investisseur. Après tout, Google a versé plus d’un milliard pour faire l’acquisition de Waze, une start-up pratiquement sans revenus, mais dont les précieuses données permettront à Google Maps de consolider son hégémonie.
La start-up est à la recherche d’un financement de 800 000 $.