BLOGUE. Dans le cadre de la conférence #140MTL, qui s’est déroulée mardi à Montréal, de nombreux aspects de l’impact des médias sociaux en entreprises ont été abordés. Les médias sociaux sont en train de transformer toutes les fonctions des organisations. Puisqu’en règle générale, on entend surtout parler de l’impact des médias sociaux sur le service à la clientèle, les ventes et le marketing, j’ai cru bon d’exposer ici cinq façons dont les professionnels des ressources humaines peuvent s’approprier les médias sociaux.
1. Mesurer l’humeur des employés
Kathy Mandelstein, directrice des affaires sociales chez IBM, a soutenu que les ressources humaines pouvaient utiliser les médias sociaux pour mesurer leur humeur.
Il ne s’agit pas de faire un sondage pour mesurer la satisfaction des employés, mais bien de mesurer en temps réel leur humeur telle que révélée sur les médias sociaux. Pour ceux qui ne seraient pas familiers avec le concept d’humeur du public, traduction libre de « public sentiment », il s’agit d’un facteur qu’on mesure généralement grâce à un algorithme, en associant des valeurs négatives, neutres et positives à différents mots.
Souvent mesurée sur les médias sociaux, l’humeur du public permettrait de prédire les grands mouvements de la bourse selon certains chercheurs. Dans un département des ressources humaines, une telle information permettrait de mesurer plus rapidement l’impact de tout changement organisationnel et d’éviter le biais souvent associé aux sondages internes.
2. Créer des communautés d’apprentissage
Au-delà des programmes de formation officiels, il est monnaie courante qu’un employé ayant une expertise particulière la partage avec ses collègues. Aussi, selon la consultante en ressources humaines Pamela Ross, la mise en place de réseaux sociaux d’entreprises, tels que Yammer et Chatter, faciliterait ces échanges. En abattant les barrières géographiques et départementales qui séparent physiquement les employés d’une grande organisation, le recours à des groupes en lignes permettrait de favoriser ce type d’échanges. Bref, de créer des « communautés d’apprentissage ».
3. Trouver des idées
Les médias sociaux conçus pour les entreprises peuvent servir à mettre la créativité des employés à contribution. Il s’agit dans les faits d’une fonctionnalité dérivée de la boîte à idées, où les idées peuvent être améliorées par chacun et où il n’y a pas de limite géographique ou de volume. Ceux que le sujet intéresse seront heureux d’apprendre que j’ai écrit un article sur le sujet, lequel sera publié dans le prochain numéro du journal Les Affaires.
4. Jouer
L’utilisation de jeux dans le milieu de travail, dans un but de formation, d’entraînement ou encore de motivation, n’est pas nouvelle. Cette tendance, qu’on qualifie de «gamification» en anglais, est de plus en plus sociale. Le même engouement pour les jeux sociaux tels FarmVille chez les consommateurs fait ainsi son chemin dans l’industrie des jeux pour entreprises. Pamela Ross a comparé ces jeux, qui peuvent par exemple servir à intégrer les nouveaux employés, à des jeux du monde réels utilisés pour les mêmes raisons. Du reste, la plupart des jeux dits sérieux peuvent intégrer une dimension sociale, que ce soit pour développer le travail d’équipe ou stimuler l’émulation entre employés.
5. Recruter
L’utilisation des médias sociaux durant le processus de recrutement est tellement répandue que je passerai vite sur le sujet. Les recruteurs n’ont plus à se contenter des banques de C.V. et des chasseurs de têtes, puisqu’il est fort à parier que le candidat idéal a un profil sur LinkedIn, qu’il soit ou non en recherche d’emploi. Qui plus est, les réseaux plus généralistes comme Twitter et Facebook permettent de diffuser des offres, tout en permettant aux ressources humaines de réunir plus d’information sur un candidat potentiel.
P.-S. Avant de laisser un commentaire soulignant que les médias sociaux sont une source de perte de temps, lisez le commentaire de Pamela Ross, qui s’est exprimé sur le blocage des médias sociaux dans certaines entreprises : « Il y a des employés qui perdent du temps sur les médias sociaux, mais un employé qui n’est pas productif va toujours trouver le moyen de se livrer à des activités non productives. »