La Montréalaise CGI, si elle conclut l’acquisition de Logica, deviendra le sixième fournisseur de services informatiques dans le monde. C’est tout un exploit pour Serge Godin, qui aura ainsi fait passer sa main d’œuvre de 2 à 72 000 employés entre 1976 et la clôture de la transaction. Toutefois, pour se rapprocher davantage du sommet, il ne suffira plus de réaliser d’autres acquisitions et de les intégrer efficacement.
De manière à se battre à armes égales avec ses rivaux, CGI doit devenir une marque reconnue et inspirant la confiance. En effet, pour mettre la main sur les contrats de service internationaux qui motivent la présente transaction, CGI devra faire le poids face à IBM. Certes, le géant de l’informatique a plusieurs avantages concurrentiels, dont un gigantesque portefeuille de brevets et du matériel informatique exclusif. Toutefois, ce n’est probablement ce qui pèse le plus dans la balance de ses clients lorsqu’ils décident de lui accorder un contrat de service.
Dans les faits, l'adage – oui, c’est un véritable adage – que j’énonce ici en français explique à lui seul une grande partie du succès d’IBM dans les services : « Personne n’a jamais perdu son emploi parce qu’il a acheté/embauché IBM.» Cette phrase résume à elle seule la puissance de la marque IBM, qui occupe le second rang du palmarès des 100 marques ayant le plus de valeur, derrière Coca-Cola.
IBM a déjà occupé le marché de la vente aux consommateurs avec sa division d’ordinateurs personnels. Par conséquent, on pourrait en conclure qu’une telle notoriété est impossible à acquérir pour une entreprise comme CGI. Or, rien n’est plus faux. On retrouve aussi dans le palmarès des 100 marques ayant le plus de valeur Accenture (45e), un autre concurrent direct de CGI, de même que d’autres joueurs B2B, tels Cisco (13e), Oracle (20e), SAP (24e), Siemens (45e) et Caterpillar (64e).
Bref, CGI doit à son tour transformer les trois lettres de son nom en une marque forte.