Le BlackBerry Passport, qui a été dévoilé ce mercredi à Toronto, s'addresse avant tout aux professionnels. La société de Waterloo, qui vu ses parts de marché s’effondrer au courant des dernières années, se bat ainsi pour rester pertinente auprès des entreprises.
Malgré sa forme carrée, qui frappe par son étrangeté, le BlackBerry Passport est un appareil solide sur le plan matériel. Il est équipé d’une caméra de 13 mégapixels, de 3 go de mémoire vive, de 32 go de stockage et d’un processeur Snapdragon à quatre coeurs de 2,2 GHz.
Il se démarque toutefois de la compétition grâce à ses caractéristiques pensées spécifiquement pour les professionnels. Parmi elles, mentionnons sa batterie massive de 3450 mAh, qui conférerait au téléphone une autonomie de pas moins de 30 heures.
Le BlackBerry Passport est également doté de haut-parleurs assez puissants pour utiliser le téléphone en mode mains libres dans une salle de réunion. Ses haut-parleurs s’ajustent également automatiquement à leur environnement, de manière à faciliter les conversations dans les environnements bruyants. Même si les téléphones intelligents sont de moins en moins utilisés pour faire des appels, BlackBerry vise ainsi à satisfaire ceux pour qui cette fonction est primordiale.
Sans surprise, BlackBerry a porté une attention toute spéciale au clavier du Passport, qui est en quelque sorte un hybride entre un clavier physique et un écran tactile. Son clavier est dans les faits constitué de boutons physiques qu’on peut enfoncer, mais leur surface permet d’y glisser son doigt comme on le ferait sur un écran tactile. Le clavier fonctionne bien, mais sa largeur (due à la forme carrée du téléphone) pourrait mécontenter ceux qui préfèrent taper d’une seule main.
Sur le plan logiciel, BlackBerry a dévoilé la nouvelle mouture de son système d’exploitation mobile, BlackBerry 10.3. Ce dernier est compatible avec la boutique d’applications Android Amazon Appstore, qui contient quelque 240 000 applications. C’est beaucoup moins que les 1,3 million de l’App Store d’Apple, mais cet ajout représente un gain substantiel sur le plan de la diversité d’applications disponibles. BlackBerry 10.3 vient aussi avec un assistant virtuel inspiré de Siri, mais axé sur la productivité.
Mise en marché difficile
Alors que BlackBerry continue de jouir d’une popularité relative dans certains marchés, elle part de loin en Amérique du Nord. Aussi, la société de Waterloo mise sur les entreprises et les gouvernements du Canada pour y faire son retour. « Le meilleur moyen d’y parvenir est de miser sur le support émotionnel de notre marché intérieur », a soutenu John Chen, pdg de BlackBerry.
Au Canada, le BlackBerry Passport sera offert pour 200 $ avec un contrat de deux ans chez Telus jusqu’au 30 septembre.
Aux États-Unis, où aucun opérateur ne propose encore le BlackBerry Passport, la société canadienne mise sur les ventes directes pour rejoindre ses fidèles. Pour un temps limité, le BlackBerry Passport y sera vendu sans contrat pour à peine 599$, contre 699$ au Canada. Néanmoins, le pdg de BlackBerry John Chen a dévoilé que BlackBerry était en discussion avec AT&T, qui devrait proposer le téléphone en exclusivité.
BlackBerry vise à introduire le Passport dans 30 pays d’ici la fin de l’année. Malgré tout, John Chen estime que la plupart des téléphones que BlackBerry vendra cette année proviendront de son ancienne génération de téléphones, qui jouissent d’une popularité relative dans les pays émergents.
John Chen a réitéré mercredi que les activités de fabrication de téléphones de BlackBerry devraient être rentables si la société parvient à vendre 10 millions de téléphones par année. Pour stabiliser ses ventes à ce niveau, BlackBerry n’a pas besoin de frapper un coup de circuit avec le Passport, mais le téléphone devra néanmmoins convaincre plusieurs organisations de rester avec BlackBerry.