David Karp, un décrocheur de 24 ans qui a fondé Tumblr en 2007, avouait candidement, dans l’entrevue que vous pouvez visionner ici-bas, qu’il réussit à se démarquer en matière de ressources humaines en recrutant de jeunes candidats, contrairement à Google qui, selon lui, n’engage que des titulaires de doctorat. Si les cofondateurs de Google poursuivaient des études de troisième cycle lorsqu’ils ont fondé leur entreprise, à l’âge de 25 ans, l’âge moyen d’obtention du doctorat, du moins au Québec, est de 33 ans… d’où le titre de ce billet. Le jeune David Karp, en entrevue chez TechCrunch, continue en faisant part de sa stratégie : « Je veux recruter des jeunes de 16 ans qui vont devenir brillants et les aider à réaliser leur potentiel », explique l’entrepreneur, dont l’entreprise a réussi à réunir quelque 40 millions d’investissement depuis sa fondation.
La concurrence entre entreprises informatiques, d’abord incarnée par la rivalité entre Microsoft et Apple, a toujours été un enjeu de ressources humaines, bien plus que de produits ou de services concurrents. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle on oppose aujourd’hui Google à Facebook, dont les activités sont plutôt différentes. En effet, alors que Google était l’un des employeurs les plus convoités durant la décennie précédente, l’entreprise compte aujourd’hui quelque 25 000 salariés dans le monde et semble avoir perdu une partie de sa magie. En d’autres mots, si un concierge avait réussi à décoder la série de lettres affichée au MIT en guise de publicité de recrutement en 2009, sa candidature aurait peut-être été écartée par le département des ressources humaines.
Alors que l’économie de l’Amérique du Nord repose de plus en plus sur les services, les entreprises qui souhaitent se démarquer devront se remuer pour attirer les cerveaux les plus capables. En informatique, où les plateformes et les langages de programmation évoluent à un rythme effréné, le recrutement de jeunes, dont les facultés d’adaptation et d’apprentissage sont tout particulièrement affûtées, n’est pas illogique. Sinon, à défaut de chercher la perle rare dans les cégeps et les écoles secondaires, les recruteurs pourront toujours se tourner vers l’Inde, qui diplôme à elle seule près de 200 000 ingénieurs en informatique par année.