Activant Solutions, un important éditeur de logiciels de gestion, a dévoilé ce matin qu’elle serait rachetée par le fonds d’investissement londonien Apax Partners. Par la même occasion, Apax Partners, qui fera également l’acquisition d’Epicor, un concurrent direct d’Activant, intégrera les opérations de la première entreprise à la seconde. La nouvelle entité, qui deviendra ainsi un joueur incontournable sur le marché des logiciels de gestion destinés au détaillant, aux distributeurs et aux manufacturiers, portera le nom d’Epicor.
En juin 2010, Speedware, alors une division d’Activant, était rachetée par ses propres employés et le fonds d’investissement Fondaction pour quelque 13 millions de dollars. Un chiffre dérisoire si on le compare aux quelque deux milliards de dollars auquel se chiffrerait l’opération d’Apax Partners dévoilée ce matin. Au Canada, soit dit en passant, le fonds d’investissement a récemment racheté à Yellow Media la Société Trader pour quelque 745 millions de dollars.
Activant, qui avait racheté Speedware en 2005 en raison de ses filiales américaines dans le domaine du logiciel, n’avait aucun intérêt pour ses activités montréalaises. L’expertise de l’entreprise québécoise fondée en 1976, la migration de systèmes informatiques archaïques vers de nouvelles plateformes, n’était pas stratégique pour Activant et l’aurait encore moins été au sein de la nouvelle entité issue de la fusion d’Activant et d’Epicor.
Le PDG de Speedware, Andy Kulakowski, finaliste au Prix PDG de l’année-SGF, expliquait d’ailleurs que son entreprise était menacée au sein d’Activant : « C’était une compagnie américaine, qui ne connaissait pas le Canada et encore moins le Québec. […] Si nous n'avions pas réussi à acheter la compagnie, c'est sûr qu'ils auraient congédié les employés un à un jusqu'à ce qu'elle n'existe plus », expliquait-il.
Le rachat d’Activant par Apax Partners appuie la thèse voulant que les acheteurs québécois de Speedware aient littéralement sauvé l’entreprise. En effet, si le rachat de Speedware a été qualifié de « processus long, même très dur » par Andy Kulakowski, il serait étonnant qu’il eût pu aboutir avec un interlocuteur comme Apax Partners et/ou Epicor.