L’année 2016 a, jusqu’à présent, été signe de reprise dans le marché immobilier et le secteur du multiplex ne fait pas exception. Ce type d’immeuble représente environ 12% de l’ensemble des propriétés situées sur le territoire du Québec, mais loge 48,8% des ménages de la province, selon les données de l'Enquête nationale auprès des ménages de 2011 publiées par Statistique Canada. Ce secteur subit certaines influences similaires à celles du marché de l’unifamiliale, mais a également ses propres caractéristiques. Pour une analyse plus précise, le marché doit être divisé en fonction du nombre de logements. Ainsi, dans l’étude présentée par JLR, les propriétés sont divisées en 4 grandes catégories: les duplex, les triplex, les 4 à 11 logements et les 12 logements et plus.
Nombre de ventes
Selon les données du Registre foncier colligées par JLR, les ventes de multiplex ont progressé dans trois des quatre catégories de multiplex, seules les transactions d’immeubles de 12 logements et plus font exception. Les ventes de multiplex avaient atteint un creux en 2014 et 2015, une situation commune à plusieurs secteurs de l’immobilier, mais une phase de reprise s’est amorcée en 2016. Par contre, le nombre de transactions demeure largement sous les valeurs enregistrées en 2011.
Prix par porte
Au Québec, pour les 10 premiers mois de 2016, le prix par porte (ou logement) médian était de 81 896 $ pour les propriétés de 12 logements et plus, de 94 438 $ pour les immeubles de 4 à 11 logements, de 133 333 $ pour les triplex et de 140 000 $ pour les duplex. Le prix par porte tend à diminuer avec le nombre de logements. Malgré des prix très variables selon les catégories de bâtiment, ceux-ci ont augmenté de manière similaire pour tous les types de multiplex. La croissance du prix médian par porte a été de 3% à 4% de janvier à octobre 2016 relativement à la même période en 2015 selon la catégorie de bâtiments, soit des hausses supérieures à l’inflation. Sur 5 ans, par contre, ce sont les prix par porte médian des immeubles de 4 à 11 logements et les propriétés de 12 logements et plus qui ont augmenté le plus.
Tendance 2016-2017
Au cours des dernières années, les taux d’inoccupation ont grimpé de telle sorte qu’ils dépassent aujourd’hui le taux d’équilibre situé à 3%. Selon le rapport Perspectives du marché de l’habitation de la SCHL, le taux d’inoccupation est passé de 3,0% en 2013 à 4,3% en 2015 et l’organisme projette qu’il atteindra 4,4% en 2016 et 4,3% en 2017. Un taux d’inoccupation élevé nuit à la revente des immeubles. Ainsi, le haut taux d’inoccupation prévu pour 2017 est susceptible de limiter la croissance des prix des multiplex pour la prochaine année. D’un autre côté, ces projections ont été réalisées avant l’annonce des nouvelles mesures par le ministre de Finances. Or, celles-ci pourraient contraindre plusieurs nouveaux acheteurs à repousser leur acquisition et, par le fait même, certains ménages pourraient demeurer locataires pour une plus longue période.
Même si la récente réglementation pourrait contribuer à la baisse du taux d’inoccupation, celle-ci risque également de réduire le nombre d’acheteurs de petits plex en diminuant le montant maximal d’emprunt pour plusieurs. Cela aurait donc un impact négatif sur le marché des petites propriétés multirésidentielles, par contre, les effets exacts qu’aura cette nouvelle mesure restent difficiles à chiffrer.
Si vous voulez connaître les tendances par région métropolitaine de recensement, vous pouvez consulter l’étude complète de JLR.
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